La volonté de s'engager sur les prix

La nouvelle tour de séchage répond aux besoins d'un bassin en sous-capacité industrielle. © J. P.
La nouvelle tour de séchage répond aux besoins d'un bassin en sous-capacité industrielle. © J. P. (©)

Sur le modèle d'un prix B déjà garanti, la Prospérité fermière travaille à renforcer la visibilité du prix du lait sur l'ensemble des volumes pour l'après-quotas.

En janvier, la Prospérité fermière a mis en service sa nouvelle tour de séchage dédiée à la fabrication de poudre déminéralisée à haute teneur en protéines. Elle porte ainsi sa capacité de transformation à 700 Ml. Pour rappel, elle collecte aujourd'hui 380 Ml et transforme 500 Ml dans le cadre du travail à façon. « Cet investissement de 28 M€ doit permettre de répondre à la volonté de croissance de nos adhérents, mais aussi des opérateurs locaux dans un bassin en situation de sous-capacité industrielle, souligne Gilles Desgrousilliers, son président. Nous sommes en effet convaincus d'avoir un rôle à jouer au sein de notre territoire. » L'ambition de la coopérative est de rester un leader européen et mondial des protéines laitières pour lesquelles elle a développé ses débouchés à l'export. Un contrat d'approvisionnement a été passé avec Lact'Union (Somme) et une enquête interne laisse augurer d'une augmentation de sa collecte de 15 %. « Cette enquête a été réalisée en conjoncture favorable, tempère Samuel Bar, vice-président. Proposer des volumes avec un prix garanti est donc un enjeu fort pour maintenir la dynamique laitière et valoriser notre outil. »

Assurément, le manque de visibilité est un frein pour les éleveurs. C'est dans cet esprit que la coopérative a reconduit, en 2013-2014, son dispositif permettant de contractualiser un volume complémentaire.

« Passer du droit à produire au droit à transformer »

Contrairement à d'autres laiteries, ce volume B n'est pas un pourcentage de la référence historique, mais un contrat passé avec l'éleveur portant sur des livraisons mensuelles, à un prix garanti. Chaque sociétaire a ainsi pu souscrire un contrat à un prix variable selon la durée d'engagement, dans la limite de 70 000 l et avec une souplesse de 15 %. Au total, 460 exploitations ont souscrit un contrat B, soit 13 Ml à un prix de 320 €. « Certains pointent le faible niveau du prix B ! Mais garantir 320 € sur toute l'année en début de campagne n'était pas gagné, explique Samuel Bar. Le fait d'avoir travaillé sur ces contrats permet aujourd'hui de mieux appréhender la fixation du prix. L'objectif est de passer d'un contrat sur un volume marginal, à une contractualisation sur le volume global au 1er janvier 2015 au niveau des indicateurs interprofessionnels, en travaillant avec nos clients. Car eux aussi sont en recherche de davantage de visibilité sur le prix. » Dans l'attente, les contrats B seront reconduits pour la période du 1er avril au 31 décembre, pour basculer en année civile. Ces contrats participent à la conquête de nouveaux marchés, dans l'idée de pérenniser une partie de ces volumes en droit à transformer, comme l'explique Gilles Desgrousilliers : « Nous allons basculer d'un droit à produire à un droit à transformer. La coopérative ne pourra proposer des volumes à ses adhérents qu'en fonction de ses capacités à transformer et à valoriser ces litrages. » Pour la campagne à venir, la Prospérité fermière annonce d'ailleurs une augmentation de 3 % de la référence historique de ses sociétaires.

JÉRÔME PEZON

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
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Herbe

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