Plutôt satisfait des négociations avec les GMS, il a les mains plus libres pour intensifier, en 2014, sa croissance hors Europe.
Nous avons conclu des hausses tarifaires avec la distribution française. Elles sont de 3 à 6 % selon nos produits fromagers », se félicite le groupe Bongrain, bien connu pour ses beurres et crèmes Elle-et-Vire, et ses fromages Caprice des Dieux, Saint Albray, Coeur de Lion ou Le Rustique partagé avec Sodiaal. « Ces hausses assurent le prix du lait et protègent nos marques. » Sur quel prix du lait moyen se sont établies les négociations ? Le fromager ne répond pas véritablement. « S'il y a de nouvelles hausses de prix du lait, nous engagerons de nouvelles discussions », promet-il, en glissant au passage que l'enseigne Intermarché a annoncé des hausses sur la base d'un prix du lait à 365 €/1 000 l en 2014. Elles sont appliquées depuis le 1er mars (p. 12). Une chose est sûre, il sera attentif au comportement des deux leaders Lactalis et Sodiaal (p. 6). On pourrait penser que sa forte implantation dans les rayons allemands lui laisse plus de latitude, le prix du lait français plus faible de 20 €/1 000 l lui donnant un avantage compétitif outre-Rhin. À partir d'un approvisionnement en lait aux trois quarts français (4 milliards de litres au total, voir aussi ci-contre), le groupe réalise 32 % de son chiffre d'affaires en Europe de l'Ouest, essentiellement en Allemagne, et autant en France. « Notre priorité sur le marché intérieur est de conserver nos marges », argue-t-il.
Le léger affaissement de la marge opérationnelle courante des produits fromagers (3,7 %, contre 4,2 % en 2012) témoigne malgré tout qu'entre hausse du prix du lait et tensions avec les GMS, 2013 « n'a pas été facile ».
Cela n'empêche pas les clignotants d'être au vert. Bongrain surfe sur la croissance européenne et mondiale des fromages et des produits ingrédients, les deux familles phares de son chiffre d'affaires (60 % et 40 %). Son CA de 4,408 md€ progresse de 7,9 %. L'intégration de l'activité industrielle de la coopérative poitou-charentaise Terra Lacta (fromages de chèvre et vache, beurre AOP, séchage, etc.), depuis le 1er octobre, le booste de 2,9 %. Elle est neutralisée par un effet devises de - 2,5 %. Le résultat net de 48,9 millions d'euros, lui, diminue de 14,7 M€, impacté par l'impôt sur les sociétés.
Présent en Russie, en Argentine, au Brésil ou encore aux États-Unis, le groupe veut accélérer son développement à l'international, « sans pour autant réduire notre ancrage français ».
Un redressement de Terra Lacta à moyen terme
Il compte faire monter en puissance sa marque Milkana, surtout présente en Allemagne. Facile à comprendre, l'objectif est qu'elle devienne une marque internationale de produits laitiers. L'industriel ne veut pas non plus passer à côté de l'essor du lait infantile, tout en veillant à ne pas s'engager uniquement sur l'autoroute chinoise. « Nous fournissons des ingrédients, mais nous ne sommes pas en direct sur ce marché. » La prise de contrôle fin 2013 de Sodilac et sa marque française Modilac, pour un CA de quelques dizaines de millions d'euros, est un premier pas.
Bongrain a investi 183 ME l'an passé et maintient ce niveau en 2014, « voire plus si nous ajoutons le plan d'investissements prévus sur les sites de Terra Lacta. Nous mettrons plusieurs années à redresser leurs activités. Nous travaillons pour du moyen terme ».
CLAIRE HUE
La marque Milkana, surtout présente en Allemagne, sera le support de ses ambitions internationales. Elle s'appuiera sur les équipes commerciales du groupe, réputées efficaces.
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