Le groupe prépare sa fusion avec Coralis en juin 2014 et avec Eurial en juin 2015, sans s'interdire d'aller au-delà.
Jusqu'en 2012, la branche lait d'Agrial n'était qu'une « simple » coop de collecte. Elle a un contrat d'un milliard de litres avec CLE-Bongrain. Pour le groupe coopératif, pas question d'en rester là. À l'approche de la fin des quotas, il veut tenir les rênes de son avenir laitier en investissant dans l'aval. Une première étape a été franchie il y a deux ans, avec la reprise de l'activité produits frais sous MDD de Senoble dans la société commune Sénagral (382 Ml), détenue depuis le 1er avril 2013 à 51 % par Agrial. La filiale a fabriqué 396 000 t en 2013 (- 2 %) pour un chiffre d'affaires de 626 M€ (- 4,2 %). La branche lait s'est enrichie de Délicelait (Manche), spécialisée dans les ingrédients. La tour de séchage opérationnelle depuis décembre achève un plan d'investissements de 8 M€ pour une capacité de 300 Ml (CA 111 M€).
Côté collecte, la fusion avec Coralis (Ille-et-Vilaine), votée en juin, la confortera de 266 Ml. Une partie est transformée en lait UHT (120 Ml), crème (1,6 Ml) et beurre (4 400 t). « Elle sera le point de jonction entre Eurial et nous », se réjouit Rémi Pelhate, président d'Agrial lait. Cet autre projet de fusion, annoncé pour juin 2015, avance.
« Une fois nos activités réunies, nous serons à la tête de 2,65 milliards de litres, dont 190 millions en chèvre, et d'un mix-produits fait de fromages de chèvre, de produits frais et d'ingrédients fromagers et industriels, en plus du contrat CLE. »
Une ambition laitière encore à transformer
D'ici là, du chemin reste à faire, à commencer par la consolidation de l'existant qui enregistre un EBE de 8 M€, contre 22,1 M€ en 2012. En cause, l'EBE de Sénagral en baisse de 10 M€ dûe au marché bataillé de l'ultrafrais. Nouer des partenariats sera l'une des portes de sortie. Une réflexion débute avec la coopérative voisine, Les Maîtres Laitiers.
Toutes ces cartes seront battues avant l'été pour définir la gestion des volumes post-quotas et harmoniser le calcul du prix du lait entre Agrial et Eurial. Mais déjà, le Bas-Normand parle d'une internationalisation du futur groupe. « Une taille critique européenne au-delà de celle d'Agrial-Eurial sera nécessaire si nous voulons être présents en Europe et au-delà. »
CLAIRE HUE
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