En prise directe avec le marché

Depuis 2012, le GIE assure la collecte et la livraison du lait de ses adhérents pour réduire ses coûts logistiques liés aux 300 km aller-retour entre sa zone de collecte et le site de Recogne, en Belgique.
Depuis 2012, le GIE assure la collecte et la livraison du lait de ses adhérents pour réduire ses coûts logistiques liés aux 300 km aller-retour entre sa zone de collecte et le site de Recogne, en Belgique. (©)

Depuis maintenant trois ans, le GIE Avesnois-Lait livre l'intégralité de sa collecte vers la Belgique, sans le filet de sécurité des accords interprofessionnels.

Le GIE (Groupement d'intérêt économique) Avesnois-Lait clôture 2013 avec un prix de base annuel (38/32) de 361,34 € et annonce un minimum de 380 € au premier trimestre. Créé en 1989 par une vingtaine de producteurs, il collecte aujourd'hui 37 millions de litres (Ml) auprès de 57 exploitations, dans un périmètre de 35 km autour d'Avesnes-sur-Helpe (Nord). « Le GIE est né de la volonté de répondre à la forte demande belge, avec un prix supérieur à celui pratiqué en France », rappelle Anne-Sophie Dupire.

De 1997 à 2007, la directrice estime la plus-value moyenne à 8,17 €/an par rapport à la grille interprofessionnelle Nord-Picardie (Gilna). Après cette date, la situation s'est inversée : Campina et Milcobel n'ayant plus besoin de lait ont cessé la collecte. Le GIE s'est alors tourné vers la France (Ingrédia, Unilep, Coop'Alliance) pour écouler ses volumes sur la base des cotations beurre-poudre. Dans ce contexte, 2009 a été une année noire avec un prix de 256 €, soit 27 € de moins que la grille Gilna. Mais à partir de 2010, le GIE remet un pied en Belgique chez Solarec, société basée à Recogne et détenue par la coopérative belge LDA (laiterie des Ardennes). Elle transforme 800 Ml selon un mix-produits beurre-poudre + lait de consommation.

Investir avec des perspectives sur les volumes

Dès 2011, Solarec valorise tout le lait du GIE qui saisit l'opportunité d'entrer au capital de la société à hauteur de 6 % : « Après les événements de 2009, nous avons cherché la sécurité en investissant dans la transformation. Une décision qui correspondait également à la difficulté de renouveler les contrats à un prix acceptable à l'approche de la fin des quotas. » À cette période, le GIE achète trois camions de ramassage. Tous ces investissements pèsent 10 €/1 000 l. La convention d'actionnariat engage Solarec à collecter tous les volumes après 2015 via un contrat à durée indéterminée. « Comme toutes les coops belges, Solarec collectera tout le lait produit, sans notion de volume A et B, précise Jean-Marie Thomas, son responsable de la communication. Après son entrée au capital, le GIE bénéficiera des mêmes conditions que les coopérateurs LDA, c'est-à-dire sans limitation des apports. » Ces conditions concernent également le prix, c'est-à-dire une valorisation du TP et du TB s'appuyant sur la grille Gilna, mais avec des pénalités moindres : - 3 € entre 300 000 et 400 000 cellules, au lieu de - 4 € ; - 3 € entre 50 000 et 100 000 germes, au lieu de -10 €, sans prise en compte des butyriques. « Le prix de base n'est pas lié aux recommandations françaises. Il est un reflet fidèle des prix du marché », souligne Anne-Sophie Dupire. Un prix fait de hauts et de bas : 337,70 € en 2011 (grille Gilna 328,37), 295,10 € en 2012 (319,97 €) et 361,34 € en 2013 (343,16). « Dans cet environnement, lorsque le prix est haut, c'est aux producteurs de faire des réserves. »

JÉRÔME PEZON

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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