La France est la championne des audits quand se présente un problème. En sortent généralement des recommandations pleines de bon sens. Reste ensuite à les mettre en musique, étape qui tourne souvent court. L'avenir dira si le récent audit sur la contractualisation, signé par quatre ingénieurs du ministère de l'Agriculture, subira le même sort.
Nombre des trente-deux recommandations faites visent un objectif crucial : instaurer un équilibre qui n'existe manifestement pas entre les Organisations de producteurs (OP) et leurs acheteurs. Parmi elles, la proposition de rendre obligatoire le contrat cadre entre OP et transformateurs semble être sur mesure pour tenter de faire plier Lactalis. Pour le moins le contrarier. De toutes les entreprises privées ou presque, et notamment les grands groupes, le Lavallois s'est toujours refusé à signer un contrat cadre avec ses OP, lui préférant une convention de fonctionnement écartant toute gestion des volumes. Or, qui dit contrat cadre dit établissement d'une référence OP sur les volumes et modalités de gestion partagée de ces derniers.
La balle dans le camp du gouvernement et des OP
La balle est maintenant entre les mains du gouvernement, pour acter ou non cette proposition. À défaut d'un accord interprofessionnel improbable sur le sujet, il lui suffirait de promulguer le décret d'application en ce sens, prévu dans la loi d'avenir de 2014. Pour renforcer le rôle des OP, les fonctionnaires leur recommandent aussi de créer des associations d'OP, ou de muscler celles qui existent. Mais là, la loi n'obligera personne à faire ce pas. La balle est cette fois dans le camp des producteurs.
JEAN-MICHEL VOCORET
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