Sodiaal veut augmenter sa collecte de moitié

(©)

La coopérative développe ses ventes en France et à l'export. Elle lance un appel aux éleveurs candidats à la conversion, notamment dans l'Ouest.

Le marché du lait bio poursuit sa croissance et Sodiaal y voit des perspectives pour son propre développement. Une stratégie en deux axes qui nécessite d'augmenter la collecte de 45 millions de litres d'ici à 2020. « À plus long terme, il nous faudra sans doute 100 Ml, soit deux fois plus que notre collecte actuelle », précise Pascal Nizan, président de la région Bretagne est de Sodiaal.

La coopérative fabrique de la poudre de lait infantile bio, un produit qui incorpore du lactosérum. Or, avec une production réduite de fromage bio en France, le lactosérum manque.

L'entreprise innove en adoptant un procédé permettant de produire cet ingrédient, sans passer par le fromage. « Nous avons recours à l'ultrafiltration et à la microfiltration », précise Pascal Nizan. 15 millions d'euros ont été investis dans ce procédé sur le site de Montauban (Tarn-et-Garonne). Les contrats de vente sont déjà signés avec des pays européens et la Chine.

Collecter 30 Ml de lait bio en Bretagne

L'autre voie de développement concerne le lait de consommation, vendu sous la marque Candia. Ce secteur connaît lui aussi une belle croissance.

C'est d'abord dans l'Ouest que Sodiaal cherche des candidats à la conversion. La coopérative n'est présente en Bretagne que depuis quelques années, à la suite de la reprise d'Entremont, mais seulement sur le lait conventionnel. Elle espère y collecter 30 millions de litres de lait bio d'ici à 2020. En Pays de la Loire, où elle collecte déjà 5 Ml, elle envisage de passer à 20 Ml. Pour convaincre, mais aussi pour sécuriser son approvisionnement dans la durée, l'entreprise propose des contrats sur sept ans. Ils prévoient une prime de conversion de 30 €/1 000 l pendant deux ans. Actuellement, Sodiaal paie le lait bio sur la base du prix conventionnel auquel elle ajoute une prime. « Nous réfléchissons à un calcul de prix sur la base d'indicateurs déconnectés du marché conventionnel », explique Pascal Nizan.

Des réunions de producteurs ont d'ores et déjà été organisées en Bretagne pour expliquer le projet aux adhérents. Environ 150 éleveurs y ont participé. Le bio attire actuellement du fait de son prix. Mais la coopérative se veut prudente et alerte sur la nécessité de construire des projets solides. La période de conversion peut être tendue financièrement.

Ces ambitions ne sont pas neutres pour le secteur laitier bio français. La production devrait se situer autour de 550 Ml en 2015. Récemment, l'OP bio Seine et Loire s'est inquiétée de voir les demandes de conversion exploser du fait de la crise sur les marchés conventionnels. Elles ont triplé l'an dernier. Elle s'interrogeait sur l'opportunité de mettre en place un système de gestion des volumes pour préserver la valorisation. « Notre développement futur est assis sur des contrats et ne viendra pas encombrer le marché », rassure Pascal Nizan. Selon lui, même si la hausse de collecte atteint rapidement 45 Ml, la totalité des besoins ne sera pas encore couverte.

PASCALE LE CANN

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
journée technique sur la tuberculose bovine

La tuberculose bovine fait frémir les éleveurs bas-normands

Maladies
Thomas Pitrel dans sa prairie de ray-grass

« La prairie multi-espèce a étouffé le ray-grass sauvage »

Herbe

Tapez un ou plusieurs mots-clés...