L
es conditions pour un dialogue entre Lactalis et les organisations de producteurs Normandie-Centre et de Cuincy (Nord) sont recréées », se félicite Francis Amand, le médiateur des relations commerciales. En début d'année, les deux OP ont décidé de lancer une action juridique contre le groupe, estimant un manque à gagner de 20,20 €/1 000 l sur 2013 et 2014. Un an plus tôt, Max Vié, président de l'OPNC, avait lancé la première salve avec un recours juridique à titre individuel pour l'année 2013. Les deux parties ont fait chacune des concessions en juin. Les organisations de producteurs, qui ont recueilli près de 350 mandats de producteurs, n'introduisent pas pour l'instant leur action en justice. Max Vié, lui, arrête là. « Il s'est désisté de son action judiciaire. Une ordonnance de clôture vient d'être délivrée par le tribunal de grande instance », indique Francis Amand.
Du côté de chez Lactalis, une avance de 40 €/1 000 l sur le litrage d'avril a été versée en juin aux adhérents des deux organisations de producteurs. Une bouffée d'oxygène pour ces éleveurs qui voient leur prix de base se tasser de mois en mois (251,06 €/1 000 l en avril, flexibilité déduite, en Basse-Normandie).
Des négociations jusqu'en décembre
En contrepartie, des discussions sont entamées jusqu'à la fin 2015 pour définir de nouvelles modalités de fixation du prix du lait et rédiger un contrat-cadre qui serait signé entre l'organisation des producteurs et l'industriel. Cela constituerait une évolution majeure pour le Lavallois qui est attaché à une contractualisation uniquement individuelle.
Il récupérera l'avance en plusieurs fois au premier trimestre 2016. « À condition qu'il ait mis tous les moyens en oeuvre pour parvenir à un accord, précise Francis Amand. Ce sera aux médiateurs d'en juger. C'est plus un engagement de Lactalis sur la méthode que sur le fond mais, parallèlement, il reste sous la menace d'une plainte. »
Les deux organisations de producteurs reculent-elles par rapport à leur objectif initial ? « En fait, rien n'assure que le juge donnera raison à la contestation des prix du lait 2013 et 2014. La grande majorité des livreurs Lactalis les a acceptés. », répond-il. Mais si c'était le cas, la contractualisation à la française serait mise à mal. Les pouvoirs publics comme les industriels ne veulent pas prendre ce risque.
CLAIRE HUE
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