L'État français et des associations américaines viennent de signer un protocole de défense des IGP. Les États-Unis aimeraient les sortir des négociations.
Dans les négociations du partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (TTIP) qui doivent fluidifier les échanges entre l'Union européenne et les États-Unis, les points durs se comptent sur les doigts d'une main : services financiers, marchés publics, quotas viande... et les indications géographiques protégées (IGP). « Le gouvernement des États-Unis aimerait faire sortir les IGP des négociations. Pire, le lobby de l'industrie laitière est en train de demander au congrès américain d'adopter des textes visant à protéger l'utilisation de termes génériques face aux appellations. Avec, en ligne de mire, des intérêts importants autour des termes feta, cheddar ou parmesan », rapportait Elizabeth Barham, de la Fondation pour la recherche des produits d'origine américaine, le 2 mai, lors du Festival des appellations d'origine de Cambremer (Calvados). D'où la riposte à cette occasion, avec la signature d'un protocole de coopération entre la France et des associations américaines militantes. Engagée dans ce protocole via l'institut national Inao, la France souhaite ainsi « renforcer la coopération engagée depuis 2013 avec les représentants de l'Association américaine des produits d'origine, dans la protection des indications géographiques »
Renforcer les accords commerciaux
La section France du réseau international d'indications géographiques, également signataire, a par ailleurs annoncé à Cambremer que l'arrangement de Lisbonne sur les IGP, créé en 1958, serait renforcé sans tarder. Une extension a effectivement été signée dans la foulée le 21 mai. Faute d'accord international global, cet arrangement associe aujourd'hui 28 pays pour une réglementation commerciale commune... sans les États-Unis bien sûr.
Le projet de partenariat transatlantique, initié en 2013, ne devrait pas aboutir avant 2017 au plus tôt, avec encore de belles joutes commerciales en perspective.
CAMILLE MICHEL
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