On se souvient que l'appellation d'origine camembert de Normandie avait porté plainte en 2012 pour « usurpation de notoriété » à l'encontre des camemberts étiquetés « fabriqué en Normandie ». Dans son viseur, les industriels Bongrain, Lactalis et Isigny, et des distributeurs tels que Leclerc, Intermarché ou Monoprix. Le 25 novembre 2014, la plainte tombe à l'eau... pour vice de forme. L'Organisme de défense et de gestion (ODG) s'est fait débouter pour une signature au dépôt des plaintes que la cour d'appel de Rennes a jugé erronée. L'ODG pourrait certes se pourvoir en cassation, mais vu le délai de traitement des dossiers, il serait plus simple de lancer une nouvelle procédure. C'est donc un retour à la case départ.
La porte de sortie avec une indication protégée ?
Avec ses 5 089 tonnes en 2014 (+ 1,3 %), l'AOP est le petit poucet des camemberts. « Le "fabriqué en" nuit à son développement », affirme Benoît Duval, secrétaire de l'ODG et président de l'Union des producteurs AOP bas-normands (p. 16). Quelles solutions s'offrent aujourd'hui à elle pour le contrecarrer ? Relancer les négociations qui avaient échoué fin 2011 avec les industriels ? Elles portaient sur des moyens de communication alloués à l'appellation et des modalités d'étiquetage de la mention. « L'Institut national des appellations d'origine le déconseille clairement. Cela exposerait d'autres AOP à une usurpation similaire », répond Benoît Duval.
Une autre solution est la création d'une indication géographique protégée, à côté de l'AOP camembert. « Cela signifie un cahier des charges avec du pâturage et la race normande, qui concernera une majorité d'éleveurs bas-normands. » Un refus mettra de nouveau le choix initial sur la table : la plainte. « Il faut que cela avance vite. L'AOP ne veut pas traîner ce problème pendant des années. »
CLAIRE HUE
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