La FNPL a dévoilé son ultime arme pour tenter de continuer de peser sur la défense du prix du lait, son ADN, comme le revendique son actuelle équipe dirigeante. La charte laitière des valeurs qu'elle propose ambitionne de sanctuariser le marché des PGC, qui valorise plus de la moitié de la collecte nationale, et ainsi préserver ces volumes de la volatilité. Sont invités à signer cette charte les transformateurs et les distributeurs soucieux de préserver le modèle d'exploitations à la française. Traduisez familiales, de taille humaine, diverses et réparties sur tout le territoire, soit tous ceux qui réfutent le modèle unique d'Europe du Nord poussant à la restructuration des exploitations et à l'agrandissement sans fin des troupeaux. Ne pas la signer serait donc avouer sur la place publique qu'on n'a que faire de la Ferme France. Délicat à gérer en matière d'image auprès des consommateurs. La FNPL ira-t-elle jusqu'à brocarder les non-signataires ? Réponse au prochain Salon de l'agriculture, plate-forme médiatique idéale. Et ce n'est pas innocent si la FNPL fait remarquer qu'il ouvre à J-2 de la clôture des négociations tarifaires sur les PGC sous marques d'entreprises. On sait que ces dernières auront cette année une importance plus cruciale que d'ordinaire pour le prix du lait, déjà très malmené l'an dernier. Dans un contexte morose et sans visibilité des produits industriels, les tarifs et les volumes qui en découleront pourraient limiter la nouvelle baisse redoutée (lire p. 82).
Le médiateur au coeur d'une transparence à créer
Au centre de cette charte, il y a l'idée qu'en cas de crise, une clause de sauvegarde s'active et que les transformateurs et les distributeurs se retrouvent pour définir une valeur d'équilibre pour le prix du lait. C'est-à-dire qui permette aux producteurs de pérenniser leurs outils. Et pour être sûr que ces derniers ne seront pas les dindons de la farce, les OP les représentant auraient la possibilité de vérifier auprès d'un tiers si le deal signé avec leur laiterie est respecté. Ce tiers extérieur de confiance, le médiateur des relations commerciales, serait en effet destinataire des informations relatives aux conditions commerciales négociées entre transformateurs et distributeurs, ainsi que celles négociées entre producteurs et transformateurs. Nul doute qu'avec un tel dispositif, il n'y aurait pas eu, fin 2015, cette polémique sur les 320 M€ concédés par les GMS pour les producteurs, dont seulement 120 M€ seraient arrivés dans leurs poches. Reste à savoir si les Lactalis, Savencia et consorts sont prêts à cette transparence. Réponse le 29 février.
JEAN-MICHEL VOCORET
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