En décembre, des éleveurs situés dans le secteur de Lille ont dénoncé leur contrat auprès de Lactalis et de son usine de produits frais de Cuincy, en vue de rejoindre Milcobel. Le changement de laiterie interviendra fin 2016, à l'issue d'un préavis de un an. Le transfert du contrat de gré à gré, pourtant reconnu par Lactalis dans le cadre d'une cessation d'activité, ne serait pas possible dans ce cas de figure, malgré une baisse des livraisons de 3 % au cours de l'année écoulée. Cela signifie que ces litrages ne seront pas redistribués sur la zone et que les contrats appartiennent bel et bien à la laiterie. Une stratégie qui va clairement dans le sens d'une maîtrise de la collecte, à l'heure où du lait est disponible sur le marché Spot entre 140 et 150 €. « Nous cumulons la double difficulté d'avoir un prix bas, sans avoir la possibilité d'agir sur les volumes pour réaliser des économies d'échelle sur nos exploitations, déplore Joël Bray, président de l'OP Lactalis. Nous comprenons la volonté de la laiterie d'ajuster les volumes au plus près de ses besoins. Mais dès lors que la collecte est valorisée en PGC, cela devrait avoir pour conséquence une revalorisation du prix payé aux producteurs. »
Il y a un an, nous évoquions la même démarche d'un groupe d'éleveurs quittant l'usine Danone de Bailleul, pour La Prospérité Fermière et... Milcobel.
Pas de limites de volume chez Milcobel
Alors que Danone avait validé le principe d'une gestion mutualisée des volumes avec son OP, l'industriel a décidé de geler la redistribution des litrages non réalisés (sauf pour les JA). Là encore, la seule possibilité d'optimiser son outil de travail est de reprendre le contrat d'un cédant.
Selon la FRPL, au regard du prix pratiqué de l'autre côté de la frontière, les départs vers la Belgique sont très anecdotiques et ne concernent que de récents investisseurs désireux de saturer leur bâtiment. Milcobel offre cette possibilité : « Nous acceptons de nouveaux membres sans limite de volumes, à condition que ceux-ci adhèrent à part entière(1) et correspondent au profil souhaité de fournisseur de lait », précise son directeur Eddy Leloup.
400 « Friesland » rejoignent la coopérative
La coopérative a récemment repris 400 éleveurs belges et près de 180 Ml lâchés par Friesland, portant ainsi sa production, d'ici à fin 2016, à 1,4 milliard de litres. Un cycle d'investissement permet d'absorber l'augmentation des volumes. Le dernier en date verra la mise en service d'une nouvelle tour de séchage à l'automne. Même s'il est conscient qu'il participe à la surproduction, le vice-président, Jean Geelen, justifie cette stratégie : « Si nous voulons garder une grande coopérative qui garantit la collecte en Belgique, nous n'avons pas d'autre choix que de nous développer face à la concurrence de nos voisins européens sur notre propre marché ». Dans cet environnement concurrentiel, la Belgique est le pays qui abonde actuellement le plus le stock public européen d'intervention.
JÉRÔME PEZON
(1) Montant des parts sociales 5 €/100 litres, à acquérir sur neuf ans dont 2,50 € dès la première année.
L’Europe cède sa place à l’Amérique du Sud sur le marché des broutards au Maghreb
Au Gaec Heurtin, l’ensilage de maïs 2025 déçoit avec seulement 9 t/ha
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés
Maïs fourrage : « Un silo mal tassé monte rapidement à 15 % de freinte »
Le marché du lait Spot s’agite avec la rentrée
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
La « loi Duplomb » est officiellement promulguée
Quelle évolution du prix des terres 2024 en Provence-Alpes-Côte d’Azur ?
L’Iddri suggère de briser « l’ambivalence » des chambres d’agriculture en matière de transition agroécologique
L’agriculture biologique, marginalisée d’ici 2040 ?