Un prix encore plus bas qu'en France ne fait pas dévier la filière allemande de ses convictions libérales.
L a situation est d'autant plus dramatique qu'aucune amélioration de la conjoncture n'est en vue d'ici à l'été. » Ce sentiment d'un conseiller de la chambre d'agriculture de Basse-Saxe est général. Le taux naturel de cessation de 4 à 5 % par an va s'accélérer dans les petites structures du sud du pays, mais aussi dans les grosses unités qui font face à des coûts fixes salariés élevés. Dans le Nord, les banques semblent prêtes à arrêter leur soutien dans les cas les plus difficiles. Le MIV, l'association des transformateurs de lait, n'exclut pas la diminution du nombre d'entreprises dans les trois à douze mois...
Accompagner l'export plutôt que des aides
Toutefois, selon la même source, le creux de la crise serait atteint. « Hors embargo russe et achats chinois modérés, la demande européenne et sur pays tiers n'est pas si mauvaise. Le problème, c'est le niveau insatisfaisant des prix », tente de rassurer le porte-parole du MIV, Björn Börgermann.
Mainte laiterie puise aujourd'hui dans ses réserves pour payer le lait à un prix supérieur à sa valorisation sur les marchés.
Cet effort ne suffit pas à régler plus de 265 à 270 €/1 000 l dans le Nord. Côté production, une stratégie fréquente est d'augmenter encore les livraisons afin de diluer les coûts fixes. Le pilotage des livraisons reste un sujet de discussions. Les producteurs et les instances laitières allemandes restent attachées à un marché réglé par le seul rapport offre/demande. Le MIV est hostile à toute « mesure précipitée » décidée dans l'urgence. Aux aides au stockage ou aux restitutions à l'exportation, il préfère les efforts du gouvernement négociant des accords commerciaux et accompagnant les exportateurs à l'étranger afin « d'ouvrir de nouveaux marchés ». L'Allemagne laitière n'a qu'un seul mot d'ordre : tenir et serrer les dents. Du moins pour ceux qui le peuvent encore...
KONRAD RICHTER
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