Depuis le 1er janvier 2015, le contrat de production individuel mis en place par Laitnaa prévoit que chaque éleveur s'engage à l'avance sur un volume de livraison annuel. Une prime de 20 €/1 000 litres est conditionnée au respect de cet engagement, avec une tolérance de + ou - 5 %. Pour ce premier exercice sans quota, la coopérative a ainsi contractualisé 191 Ml auprès de 370 exploitations des départements de l'Aisne, du Nord et des Ardennes. Un niveau de production très proche de sa référence historique de 185 Ml. « Toutes les demandes individuelles de développement ont été acceptées par une commission "volume" interne, précise Jacques Quaeybeur, le président. Au final, nous ne sommes pas débordés par le lait, car une centaine d'éleveurs se sont par ailleurs engagés sur un niveau de production inférieur à leur référence. » Quant aux propositions d'engagement 2016, elles seront validées dès le mois de septembre. L'objectif de cette prévision de collecte est de mettre en adéquation l'offre et la demande. Dans ce nouvel environnement laitier, la coopérative de collecte offre donc de réelles perspectives et reste ouverte aux nouvelles adhésions. Un moyen de peser davantage sur le marché vis-à-vis des acheteurs potentiels et de diversifier ses débouchés pour consolider son modèle économique. À ce titre, un projet de fusion avec la coopérative de Fléville dans les Ardennes (30 Ml) sera soumis à l'approbation des adhérents au mois de septembre.
La coopérative aborde l'exercice en cours avec sérénité, forte des contrats à long terme passés auprès de sept clients. Ils ont généré un prix moyen 2014 de 377,92 €/1 000 litres. En 2015, les prix de base des premier et deuxième trimestres sont de 315 €. « Nous avons décidé d'une part de conserver un prix unique, assorti d'un prix de dépassement de 100 €/1 000 l et, d'autre part, d'annoncer un prix trimestriel lissé, tout en respectant les indicateurs en fin d'année. »
Partenariat industriel à l'étude avec l'ULM
Sur le volet des débouchés, le fait marquant est la signature d'un contrat d'apport de 14 Ml passé avec l'Union laitière de la Meuse (360 Ml collectés). Cette coopérative de collecte (voir ci-contre) a récemment investi dans une unité de concentration et de prétraitement du lait, s'ouvrant ainsi la porte de nouveaux débouchés. La même réflexion anime les responsables de Laitnaa et pourrait aboutir à un projet d'investissement partagé : « Nous n'avons pas la capacité financière d'investir seuls dans une tour de séchage. C'est pourquoi nous sommes en cours de discussion autour d'un projet de partenariat industriel », explique Jacques Quaeybeur.
Il est trop tôt pour lever le voile sur ce projet, mais l'absorption progressive des petites coopératives ardennaises dans un ensemble partenarial ULM-Laitnaa vise à maintenir une dynamique laitière forte dans cette zone transfrontalière stratégique, mais soumise à un risque de déprise.
JERÔME PEZON
L’Europe cède sa place à l’Amérique du Sud sur le marché des broutards au Maghreb
« J’ai opté pour un système très simple car c’est rentable »
Réformer ou garder ? 26 éleveurs dévoilent leur stratégie de renouvellement
Le vêlage 2 ans n’impacte pas la productivité de carrière des vaches laitières
FCO : le Grand Ouest en première ligne
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
Pourquoi la proposition de budget de l’UE inquiète le monde agricole
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés
Matériel, charges, prix... Dix agriculteurs parlent machinisme sans tabou
Quelles implications environnementales de la proposition de l’UE pour la Pac ?