L'Europe demande que la modification des cahiers des charges des appellations d'origine protégées soit achevée avant le 31 décembre 2016.Les AOP beurre et crème d'Isigny, en révision depuis plusieurs années, mettent les bouchées doubles. Implantées à la charnière des départements de la Manche et du Calvados, elles valorisent 200 Ml. Elles travaillent à mieux définir les conditions de production du lait. Évidemment, au pays des vertes prairies, l'herbe est incontournable. De même, leur ancrage au terroir passe par la race normande. Mais où placer la barre ?
Les deux principales actrices, les coopératives Maîtres Laitiers du Cotentin et Isigny-Sainte-Mère, se sont accordées pour qu'un minimum de 30 % du lait servant aux fabrications soit issu de vaches normandes.
Trouver le bon équilibre entre agrandissement des troupeaux et lien au terroir
L'exigence n'est donc pas au niveau des troupeaux mais de la collecte. Cela peut paraître dérisoire. « Dans notre région, les troupeaux s'agrandissent. La normande perd du terrain face à la holstein », défend Patrick Enée, président de l'ODG beurre et crème d'Isigny. Une enquête faite en 2009 et 2013 montre un recul de 43 à 38 % de la race sur la zone AOP. Il continue. Il est donc temps de fixer un seuil.
Même problématique pour le pâturage : la version 2013 du projet de révision évoque 35 ares de prairies par vache traite, dont 20 ares pâturables. « Nous maintenons les 35 ares par vache mais nous souhaitons une surface accessible moindre, qui sera plus en adéquation avec la taille actuelle des troupeaux. Ce qui compte, c'est la proportion d'herbe dans la ration. »
Il reste à convaincre la commission d'enquête qui valide le projet avant la présentation aux instances nationales. Ses membres penchent plutôt pour une écriture plus exigeante.
CLAIRE HUE
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