La FRPL ambitionne de créer une AOP de bassin

© STÉPHANE LEITENBERGER
© STÉPHANE LEITENBERGER (©)

La FRPL Nord-Picardie-Ardennes a décidé de mettre en place une AOP transversale à l'échelle du bassin laitier. « Cette décision exprime la volonté de certaines OP de ne plus être rattachées à une seule entreprise, explique Alain Gille, son président. À travers l'AOP de bassin, notre volonté est de créer les conditions d'un développement équitable pour tous les producteurs, comme c'était le cas sous le régime des quotas. » Dans la grande région, une différence de traitement apparaît effectivement entre des coopératives qui ont accordé ces dernières années d'importantes rallonges, là où des transformateurs privés affichent aujourd'hui leur volonté de réduire la collecte pour faire la chasse aux excédents. On pense notamment à Danone ou à Savencia (ex-Bongrain). L'AOP est aussi un moyen de contrecarrer la marchandisation rampante des contrats comme seul levier de développement : « Les contrats arrivent à échéance fin 2016 et, à l'heure où certains industriels dénoncent les contrats en cours, on peut se demander si les volumes rachetés à son voisin seront reconduits dans leur intégralité. La transformation assure ainsi gratuitement sa restructuration aux frais de ces éleveurs. »

« Sans AOP commerciale, nous n'aurons pas assez de poids dans les négociations »

L'AOP souhaitée par le syndicalisme se veut être un lieu où les OP pourront échanger des informations et se comparer. Car si certaines entreprises ont des excédents, d'autres pourraient manquer de volumes dans une perspective de demande mondiale croissante. « Étant donné la conjoncture, parler de volumes peut paraître indécent, mais nous devons voir plus loin. Dès lors, l'AOP pourrait être le lieu où se mettent en place des accords de livraison transversaux », estime Alain Gille. Pour concrétiser cette ambition, le bassin ne manque pas d'atouts : un tissu industriel dense, une structuration très aboutie des OP, avec des taux d'adhésion de 75 à 100 %. « Telles qu'elles ont été conçues par le législateur, elles ne représentent pas un contrepoids suffisant et sont en concurrence. Sur le modèle des Bavarois, je pense que nous n'aurons pas d'autre choix que d'évoluer vers une structure commerciale, avec délégation des volumes de l'OP vers l'AOP. »

Reste un verrou à faire sauter auprès du législateur : l'impossibilité pour une OP d'adhérer à la fois à une AOP verticale liée aux grands groupes nationaux et à une AOP de territoire.

JÉRÔME PEZON

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
journée technique sur la tuberculose bovine

La tuberculose bovine fait frémir les éleveurs bas-normands

Maladies
Thomas Pitrel dans sa prairie de ray-grass

« La prairie multi-espèce a étouffé le ray-grass sauvage »

Herbe

Tapez un ou plusieurs mots-clés...