De 2006 à 2012, les industriels majeurs de l'ultrafrais français, sauf Danone, se sont entendus sur les prix et les volumes.
On savait que l'Autorité de la concurrence menait une enquête à l'encontre des dix fabricants de produits frais sous MDD, à savoir : Yoplait, Lactalis, Novandie, Senoble, Maîtres Laitiers du Cotentin (MLC), Yéo Frais (3A désormais dans Sodiaal), Laïta, Alsace lait, Triballat-Rians et la Laiterie de Saint-Malo. Danone, sans MDD, n'est pas concerné. Le 11 mars, elle les a condamnés pour « entente » avec une amende totale de 192,7 M€. Sauf Yoplait qui en est exonéré car il a dénoncé les pratiques anticoncurrentielles en août 2011, puis février 2012. Senoble, lui, les a dénoncées quelques jours après des opérations de visites et de saisie. Sa sanction financière est réduite de moitié. L'Autorité de la concurrence donne les détails de l'entente sur son site internet.
Comment s'entendaient-ils ? Yoplait, Lactalis, Novandie et Senoble étaient les piliers du cartel. Ils ont assisté à la quasi-totalité des 21 réunions de son pilotage entre septembre 2006 et novembre 2011, « le plus souvent dans des hôtels réservés à tour de rôle (des dix acteurs, NDLR). Les lieux changeaient à chaque fois pour des raisons de discrétion ».
Ces rencontres sont prolongées par des contacts téléphoniques fréquents, « à partir de téléphones portables secrets dédiés à l'entente ». Un « carnet secret » est tenu par Yoplait.
Sur quoi se sont-ils entendus ? Sur les prix, en s'informant des hausses passées et en s'accordant sur les propositions tarifaires aux GMS. Ils construisent ensemble leur argumentation commerciale. L'entente porte aussi sur les volumes, avec des pactes de non-agression : face aux appels des GMS, des mécanismes de compensation entre concurrents sont montés. Les volumes perdus par un opérateur sont dus par le gagnant, pas forcément immédiatement.
La fronde de Novandie. Ce pacte est pourtant mis à mal par Novandie envers Senoble. La filiale d'Andros veut rentabiliser son site en Eure-et-Loir, construit en 2007. « La guerre des prix a véritablement débuté en septembre 2009 lors d'un appel d'offres de Carrefour et a pris fin en juin 2010 à la suite de l'intervention de Lactalis », indique l'Autorité de la concurrence. Elle reconnaît que les industriels ont peu de marge de manoeuvre face aux GMS, qui décident des modalités des appels d'offres pour les MDD, et en tient compte dans les amendes. « Nous n'avons pas eu le choix pour garder une économie saine », argue l'un d'eux. La Laiterie de Saint-Malo conteste les faits. Les autres les reconnaissent mais, en mars, Lactalis, Senoble et MLC ont annoncé leur intention de faire appel du montant. Le recours ne suspend pas le paiement de l'amende. S'ils obtiennent une réduction, ils seront remboursés.
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