Pendant sept mois, nous allons vous rapporter les impressions de groupes d'étudiants du pôle de formation de Bernussou (chambre d'agriculture de l'Aveyron), qui ont séjourné dans des exploitations laitières d'Europe, sélectionnées par l'équipe pédagogique.
Le contraste très marqué entre le Piémont et la plaine du Pô nous a beaucoup surpris. Nous avons pu remarquer que dans cette région, la taille des structures d'exploitation était beaucoup plus grande que la moyenne française. En effet, nous étions respectivement dans des fermes de 100, 150 et 200 vaches laitières, ce qui implique d'avoir une main-d'oeuvre suffisante pour assurer le fonctionnement de telles entreprises. Il n'est donc pas rare de trouver plusieurs salariés, en plus des associés, au sein d'une même exploitation. Cette organisation du travail permet aux éleveurs de se libérer de certaines tâches d'astreinte pour se consacrer pleinement à la gestion du troupeau laitier (reproduction, alimentation, cultures...).
L'ÉNERGIE RENOUVELABLE COMME COMPLÉMENT DE REVENU
Nous ne pouvons pas parler de l'Italie sans évoquer les fromages AOP typiques que sont la mozzarella, le gorgonzola, le parmigianno reggiano et le grana padano. Nos trois fermes étaient collectées pour produire de la mozzarella et du gorgonzola. Sur le plan économique, les Italiens ont beaucoup misé sur les énergies renouvelables (méthanisation et panneaux photovoltaïques) afin de créer un revenu complémentaire à la production laitière. Le plus surprenant est le coût du foncier très élevé dans la plaine du Pô mais cela s'explique aussi par des rendements exceptionnels grâce à un système d'irrigation par submersion. Les ensilages de maïs que nous avons vus étaient à 25 tonnes de matière sèche par hectare.
LE PÔLE DE FORMATION DE BERNUSSOU
Des paysages de montagne mais aussi une plaine fertile, irriguée, aux rendements aussi spectaculaires que le coût du foncier. 
UN « 4 ÉTOILES » POUR LES VACHES DE CONCOURS L'un des éleveurs est un sélectionneur renommé en Europe. Ses vaches sont particulièrement choyées en box par deux. Elles reçoivent une ration à base de foin et de concentrés afin de bien développer la panse. C'est un investissement élevé, mais nécessaire pour accueillir les nombreux clients visiteurs. En Italie, on trouve une génétique holstein nord-américaine très marquée, importée dès les années 1930. Les éleveurs ont aussi insisté sur la qualité du lait (TB-TP) nécessaire à la production des nombreux fromages italiens qui assurent une bonne valorisation au lait.
LA GRAINE DE COTON PLUTÔT QUE LE SOJA La graine de coton est utilisée dans la ration complète mélangée à base d'ensilage de maïs et d'herbe. Elle peut être entière ou décortiquée. Plus riche en fibres et en matière grasse que les graines de colza ou de soja, elle apporte aussi dans la ration de l'énergie. Elle a tendance à augmenter le taux butyreux. Très populaire chez les éleveurs laitiers aux États-Unis, la graine de coton prend place aussi en Italie.
L'IRRIGATION, LA CLÉ DU RENDEMENT En Italie, les cultures telles que le maïs, l'orge et même les fourrages sont irriguées par submersion grâce à un réseau de canaux. L'eau est déviée des rivières en amont du fleuve le Pô. Les éleveurs sont autorisés à arroser tous les dix jours. Les parcelles irrigables doivent être parfaitement plates. Cette technique très ancienne est typique de la région. Elle sécurise les rendements, à moindre coût et sans trop de travail.
LES VEAUX SOUS LA LAMPE CHAUFFANTE Les veaux sont dans des cases individuelles jusqu'au sevrage, soit de la naissance à deux mois. Pour prévenir les maladies néonatales et les protéger du froid, ils sont systématiquement placés sous des lampes chauffantes à infrarouges pendant la première semaine. Les éleveurs signalent qu'ils ont ainsi beaucoup moins de problèmes de diarrhées et de maladies respiratoires.
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