Depuis 1992, parallèlement aux volumes de production dont disposent les ateliers de transformation, chaque exploitation possède une référence « lait beaufort ». Les règles de régulation de l'offre (RRO), proposées chaque année par le conseil d'administration du syndicat de défense du beaufort, doivent être validées en assemblée générale par au moins deux tiers des exploitations et deux tiers des ateliers de transformation présentant plus des deux tiers du tonnage produit. Elles déterminent le niveau d'ouverture du marché, c'est-à-dire le volume disponible pour les nouveaux entrants dans la filière, les JA, et les producteurs ayant réalisé des investissements. Il a été établi à 120 t en 2014-2015 (plus l'équivalent fromager des cessations laitières) pour un marché de 4 900 t commercialisées.
Pour la prochaine campagne 2015-2016, la filière(1), prudente, a fixé le niveau d'ouverture à 60 t, ce qui correspond, avec l'équivalent fromages des cessations laitières, à 100 t environ. « Trouver les bons indicateurs pour déterminer le niveau d'ouverture du marché n'est pas facile compte tenu de la durée longue d'affinage de notre fromage vendu à 7-8 mois », observe Yvon Bochet, président de l'AOP beaufort.
Pas de régulation sans un bon outil statistique
Parmi les critères retenus figurent le niveau des ventes, l'état des stocks et l'âge moyen des fromages à la vente. La période de référence est le 30 novembre, moment stratégique pour la filière. « Le préalable à toute RRO est l'existence d'un bon outil statistique, souligne Caroline Glise, directrice du syndicat. Sa mise en place demande du temps et du courage politique de la part des professionnels. L'enjeu est de faire comprendre aux producteurs qu'ils ont tout à gagner d'un développement harmonieux à long terme. Perfectible, le système est efficace. »
Ce que confirmait le représentant des JA en décembre dernier, lors de l'AG de l'ODG : « La mise en place de la régulation en 2012 avait suscité des inquiétudes. Ça s'est bien passé. » En fonction de l'état des ventes, des surcotisations (3,50 €/kg de fromage blanc), éventuellement remboursables selon les évolutions du marché, peuvent être appelées auprès des ateliers.
ANNE BRÉHIER
(1) La filière compte 616 exploitants et 37 ateliers de collecte, transformation et d'affinage.
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