L'OP commerciale apparaît comme une évolution cohérente permettant de concilier les besoins industriels et les attentes des éleveurs.
Le 29 septembre dernier, Danone proposait, dans un communiqué, une mesure visant à intégrer l'évolution des coûts de production dans les modalités de calcul du prix du lait payé aux producteurs. Si cette proposition va dans le sens de certaines revendications syndicales, dans le détail, elle se révèle pour le moins très limitée : 70 % du prix resterait déterminé par les indicateurs interprofessionnels ; sur les 30 % restants, il y aurait une base fixe de 75 % correspondant au prix moyen payé par Danone lors des cinq dernières années et une part fluctuante de 25 % indexée sur l'évolution du prix des concentrés selon l'indice Ipampa. Pour résumer, 7,5 % du prix serait ainsi indexé sur le coût du concentré. En contrepartie de cet effort consenti sur le prix, Danone souhaite une baisse de 10 % de la collecte contractualisée auprès des OP.
Cette volonté d'adapter les volumes aux besoins industriels est comprise par les producteurs, mais elle est aussi à rebours de leurs attentes en matière de développement. Dans le Nord par exemple, une enquête interne révèle que les adhérents de l'OP livrant à l'usine de Bailleul seraient prêts à augmenter leur production de 10 Ml. Pour ses représentants, il s'agit donc d'offrir des perspectives de développement à ses adhérents, dans une logique d'accompagnement de la dynamique laitière régionale. « Sinon d'autres prendront les marchés », prévient Charles Inglard, son vice-président.
Trouver des débouchés pour le lait écoulé aujourd'hui sur le marché Spot
L'OP Danone de Bailleul a donc fait une proposition équilibrée qui consiste à trouver de nouveaux débouchés pour le lait d'excédent, actuellement écoulé sur le marché Spot. Même si les volumes sont sécurisés par contrat jusqu'en 2017, des contacts ont d'ores et déjà été pris avec des acheteurs potentiels. Ceci relance d'ailleurs l'idée d'une évolution des statuts juridiques de l'OP vers la forme commerciale. « C'est une évolution logique à laquelle nous sommes préparés, mais qui ne se fera pas contre les intérêts de la laiterie, explique Gilles Durlin, son président. Le rôle de l'OP est de valoriser toute la production de ses adhérents et d'apporter un service à l'entreprise. Dans un souci de préserver des relations durables, il faut donc que ce projet soit une ambition partagée. » Dans cette logique partenariale, Charles Inglard précise que les OP individuelles ne pourront pas régler seules la gestion des excédents : « Il faudra être capable de se coordonner et d'adapter les outils de transformation au moins à l'échelle de la région. »
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