L'Union des producteurs de beaufort AOP (sept coopératives) valorisera désormais elle-même le lactosérum issu de sa production fromagère. Jusqu'à présent, 52 millions de litres de petit-lait partaient chaque année dans la Meuse, chez Lactosérum France. « Nous étions dépendants des cours mondiaux de la poudre de lactosérum, et nous perdions de l'argent », explique Yvon Bochet, président de l'UPB. Alors que chaque kilo de beaufort génère 9 kg de lactosérum d'un niveau de qualité élevé, les Savoyards ont souhaité « transformer une charge en produit ». Avec, à moyen terme, l'espoir que la plus-value issue du retraitement local du petit-lait remonte jusqu'au prix du lait des producteurs.
Adossée à une unité de méthanisation et située près de la Maison du beaufort, l'installation fabriquera des produits destinés à la fois aux industriels et aux particuliers : poudres de protéine (500 t par an), ricotta (40 t) et beurre (305 t). Le biogaz issu de la méthanisation sera transformé en électricité et vendu à EDF. Une partie de la ricotta et du beurre sera commercialisée dans les magasins des coopératives sous la marque Notre Montagne.
Retour sur investissement estimé entre sept et dix ans
Le projet a été mené en partenariat avec deux autres coopératives de Savoie, celles de Yenne et des Entremonts en Chartreuse. Dix emplois ont été créés.
Sur le plan environnemental, la relocalisation du traitement du lactosérum réduira les transports liés à la sous-traitance, et donc les gaz à effet de serre d'au moins 1 000 t d'équivalent carbone. Le retour sur investissement (subventionné à hauteur de 2,5 M€ par les collectivités publiques) est estimé entre sept et dix ans selon les cours de la poudre de lactosérum.
ANNE BRÉHIER
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