Une AOP pour peser plus

L'AOP Grand-Ouest est encore en phase de construction. Elle rassemble cinq OP(1), soit 2 600 producteurs produisant 1,2 mdl de lait. Une sixième, l'APLBL, devrait les rejoindre. Des contacts ont été pris avec d'autres OP et avec des coopératives. Cette association est née de la volonté de certaines organisations de se regrouper pour mieux se faire entendre. Pour commencer, l'AOP cherche à obtenir son agrément.

Pouvoir adhérer à deux AOP

Autre action à mener, obtenir le droit pour les OP à adhérer à plusieurs AOP. Car c'est impossible en France alors que rien ne l'interdit dans les textes de l'OCM. Or, il peut être intéressant pour elles de rejoindre à la fois une association territoriale et une autre, spécifique à l'entreprise. L'AOP Grand-Ouest va tenter d'avancer sur ce point.

Pour la suite, le président de l'AOP, Christian Le Nan, ne manque pas d'idées. « Il existe des aides européennes au sein du Feder auxquelles peut prétendre une AOP. Elles visent, par exemple, à utiliser l'aide alimentaire pour dégager le marché, ou encore à défiscaliser pour mieux résister à la volatilité. » Elles impliquent un cofinancement de l'État ou de la Région. Ce sera peut-être compliqué, mais plus l'AOP pèsera, plus elle aura de chances d'aboutir.

Les discussions sur le prix du lait seront aussi au menu de l'AOP, même si la négociation avec l'entreprise reste du ressort des OP. « Nous pourrons peut-être peser pour obtenir une prise en compte des coûts de production. Ou encore construire un observatoire du prix pour suivre les évolutions », souligne Christian Le Nan.

(1) OP Rolland, OP Léon et Trégor (Groupe Sill), APBO (Bel), OPLGO (Lactalis), OP CLEPS Ouest (Savencia) .