Les estimations de l'Institut de l'élevage pour 2016, comme les comptabilités sur la dernière campagne, confirment sans surprise la dégringolade de la rentabilité des exploitations laitières.
L'EBE/1 000 litres est, sur la dernière campagne, au même niveau qu'en 2009 », constate Emmanuel Etesse, chargé d'études chez Cogedis. Il s'établit à 144,20 €/1 000 l chez les 1 200 clients éleveurs laitiers du Grand Ouest. Par ailleurs, depuis 2009, le coût de production a progressé modérément pour monter de 312 à 324,60 €/1 000 litres, quand le prix du lait passait de 305,10 à 339,40 €/1 000 l.
Chez ces éleveurs, le poids des annuités compte pour 56 % de l'EBE, contre 48 % sur la campagne 2014-2015. Et le taux d'endettement à court terme progresse à 15 %. « En moyenne sur cette période, les éleveurs parviennent encore à couvrir les remboursements d'emprunt, mais les prélèvements privés en pâtissent lourdement », analyse Emmanuel Etesse. Cependant, Cogedis préfère ne pas publier les revenus sur cette période. Seraient-ils moins mauvais que ce que l'on pourrait attendre ? Emmanuel Etesse constate que les revenus n'ont cessé de se dégrader au fil de la campagne. Et cette tendance va se poursuivre avec les clôtures de juin et septembre. Car le prix du lait a poursuivi sa décrue. Et la météo a été défavorable.
Autre méthode, mais des résultats comparables : l'Institut de l'élevage a publié une pré-estimation des revenus des exploitations laitières de plaine sur la base d'un panel de 250 élevages. Il table sur une baisse de prix du lait de 26 €/1 000 litres en 2016. Ces travaux concluent sur un revenu négatif pour la moitié des éleveurs avec une forte disparité. En moyenne, il chute de 12 000 €/UMO pour atteindre un niveau quasi nul : 2 500 €/UMO. Pire qu'en 2009.
La baisse des prix n'explique pas tout
Les trésoreries, déjà négatives en début d'année, plongent dans le rouge. L'explication se trouve bien sûr en grande partie dans la baisse des produits. Le prix du lait, celui des céréales et les aides ont fortement chuté. « Ni une légère baisse des charges ni le plan de soutien à l'élevage ne compensent cet effondrement », analyse Benoît Rubin à l'Institut.
Cependant, il observe aussi un décalage entre les investissements et les évolutions d'EBE constatées. Autrement dit, la hausse des annuités n'est pas compensée par celle des produits. Et les éleveurs ont souvent recours à l'autofinancement pour augmenter leurs stocks ou leurs effectifs, ce qui réduit leur souplesse. S'y ajoute l'effet négatif prévisible sur les fourrages du déficit hydrique observé cet été. Il n'a pas été pris en compte dans les estimations. La réalité pourrait donc être pire.
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