Si Danone voulait énerver les organisations de producteurs, il ne s'y serait pas pris autrement. Le 29 septembre, à l'avant-veille de la table ronde GMS-industriels-producteurs (voir p. 8), le groupe annonçait à l'AFP les propositions faites à leurs représentants. À savoir : l'introduction des coûts de production dans le calcul du prix du lait « progressivement à partir du 1er octobre et sur les trois prochaines années. Dans le même temps, [Danone] discute avec eux d'un ajustement de [ses] besoins en lait dans [ses] usines ».
Entre colère et amertume
Dans les faits, la majorité des responsables des OP ont été informés le 28 septembre. « Comme j'avais décliné l'invitation, jugeant qu'elle était inutile avant la table ronde, Danone m'a contacté en urgence le 29 au soir. Je n'ai aucun document écrit. Je n'appelle pas ça de la concertation », fulmine Damien Lecuir, président de l'OP bas-normande. En Centre-Est, la rencontre a eu lieu le lendemain de l'annonce. « Ce n'est pas sport, résume, mi-énervée mi-amère, une OP. C'était une façon habile de se faire une virginité à la table ronde. » La formule de calcul du prix intégrerait 70 % de prix de marchés et 30 % de coûts de production. « Cela apporterait un plus de 3 €/1 000 l sur 2015, soit + 11 à 15 € sur les prix de base d'octobre à décembre. Sur un milliard de litres, cela représente 3 M€, une paille pour Danone. De plus, comme le prix des intrants baisse, cela risque d'avoir un impact "coûts" en notre défaveur en 2016 », calcule un producteur. La contrepartie à cette formule serait une baisse des volumes de chaque OP de 10 %, voire plus en Basse-Normandie.
De quoi déboussoler définitivement ces OP qui négocient des volumes en plus depuis deux ans. L'ambiance sera tendue à la prochaine rencontre, a priori en octobre.
CLAIRE HUE
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