L'OPLGO a été la première à lancer un système libre de cessibilité des contrats à l'intérieur de sa zone. Elle fait des émules.
Le syndicalisme et notamment les JA s'opposent à la marchandisation des contrats. De nombreux responsables d'organisations de producteurs les suivent. Mais sur le terrain, les éleveurs qui souhaitent vendre ou acheter des contrats marquent des points.
En avril, l'OPLGO (quatorze départements du Grand Ouest) avait conclu un accord avec Lactalis : les éleveurs adhérents ont obtenu le droit d'échanger les contrats de gré à gré, pourvu que les deux parties se trouvent sur la zone OPLGO et que le preneur adhère à l'OP. Lactalis s'est engagé à proposer un avenant au contrat du repreneur pour valider son acquisition. Dans ce schéma, la négociation du contrat est libre.
Depuis, 30 Ml de litres ont changé de main par cette voie, à des prix de 40 et 60 €/1 000 l. L'OPLGO a vu le nombre de ses adhérents croître pour arriver à 800 aujourd'hui. Des éleveurs qui n'avaient pas choisi d'OP jusque-là et d'autres qui ont quitté la leur pour pouvoir échanger des contrats. Ces mouvements interpellent les OP voisines.
Ainsi, l'APLBL (OP Lactalis Bretagne, Pays de la Loire) avait refusé un tel système de cessibilité. Mais elle va finalement le mettre en place, à la demande de certains de ses adhérents. « J'estime qu'il existe un risque de dérapage sur les prix. Et ce système empêche de créer une réserve au sein de l'OP, explique son président, Frédéric Lachambre. Mais nous devons être à l'écoute de nos adhérents. » Les contrats deviennent donc cessibles sur la zone de l'APLBL. Dans l'Est, l'Aplage suit le même chemin.
Et après ? Comment vont réagir ceux qui ne disposent pas de la même liberté ? Comment justifier de tels écarts entre éleveurs ? Il s'agit d'une vraie rupture dans le mode de fonctionnement de la filière. Entre les intérêts collectifs et particuliers, la balance penche vers ces derniers.
Une vraie concurrence s'installe entre OP
Ces questions interpellent aussi tous ceux qui livrent à d'autres laiteries privées et n'ont d'autres voies que le minimum prévu au contrat, à savoir la possibilité de cession des contrats seulement si l'activité se poursuit à l'identique. C'est le cas chez Bel notamment.
C'est bien le pouvoir de négociation des OP qui est en jeu, notamment chez Lactalis. Faute de pouvoir obtenir du concret sur le prix, elles cherchent à se différencier par d'autres moyens afin de gagner des adhérents, et donc du poids. Comme le craignaient certains dès le départ, elles se trouvent donc bel et bien en concurrence.
PASCALE LE CANN
Les annonces de ceux qui cherchent à vendre ou acheter des contrats fleurissent sur internet.
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