Avec le cinquième plan de la directive nitrate, les agriculteurs bretons ont l'obligation de déclarer les flux d'azote sur leur exploitation chaque année. Ceci inclut les productions, les importations et les exportations.
Les premières déclarations de ce type ont été déposées fin 2014. L'administration s'en est servi pour calculer une référence par département. Mi-octobre, la FRSEA Bretagne a lancé un appel au boycott des déclarations 2015. Car la manière dont elles seront interprétées n'est pas claire. Le décret est en cours d'écriture. Que se passera-t-il si la somme des déclarations de cette année dépasse la référence d'un département ? Les agriculteurs devront-ils se justifier ? L'administration va-t-elle sanctionner tout le monde ?
Pour la FRSEA, des variations interannuelles sont normales, ne serait-ce qu'en raison des différences d'assolement ou des conditions climatiques. Elle craint des sanctions pénalisantes pour le potentiel de production de la région. Et surtout, elle s'insurge contre une « sur-réglementation qui contraindra toutes les exploitations à la décroissance par la sous-fertilisation ».
Refus d'une pénalisation arbitraire
Président de la FRSEA de Bretagne, Thierry Coué rappelle que les agriculteurs ont déjà effectué de gros efforts pour améliorer leurs pratiques. Les chiffres officiels montrent une baisse régulière de la teneur en nitrates dans l'eau. S'il admet des sanctions pour ceux qui ne respectent pas les équilibres de fertilisation, il refuse une pénalisation arbitraire. « Cette position est d'autant plus incompréhensible que l'État a bien défendu le dossier à Bruxelles en mettant en avant les outils techniques permettant de fertiliser selon les besoins des plantes », rappelle Thierry Coué.
Il est encore trop tôt pour faire le bilan de l'appel au boycott. Les discussions se poursuivent avec l'administration régionale. Mais le syndicalisme attend un arbitrage au plus haut niveau de l'État pour faire reconnaître un raisonnement fondé sur l'agronomie.
PASCALE LE CANN
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