Il avait été annoncé à l'AG de la FNPL le 20 mars dernier : le pacte laitier censé « engager tous les acteurs de la filière et les pouvoirs publics dans un monde sans quotas » a été signé fin novembre. La première chose qui saute aux yeux est qu'il manque des acteurs dans ce pacte. « Certains sont absents, je le regrette, mais les producteurs ont besoin d'avancer », a reconnu Thierry Roquefeuil, président de la FNPL. Et visiblement, cette avancée commencera sans les transformateurs, privés et coopératives. En effet, ni la FNIL ni la FNCL ne sont signataires. Comment, dans ces conditions, servir l'ambition de « créer un élan mobilisateur » pour toute la filière afin d'accompagner la dynamique de l'après-quotas ? N'est-ce pas là un nouveau symptôme du peu de cohésion qui règne entre les différentes familles de l'interprofession ? Mais l'affaire a-t-elle été bien engagée ? En présentant les objectifs du pacte, en juin dernier, Thierry Roquefeuil n'avait pas manqué de rappeler que dans un monde sans quotas, « il n'est pas question de laisser la main aux transformateurs », et qu'il verrait bien s'organiser « une certaine mobilité des producteurs face aux laiteries ». De quoi donner de l'urticaire au camp d'en face, confortablement installé avec ses contrats maison qui décident des volumes et du prix. Du côté des transformateurs, on désamorce. La FNCL précise « qu'il n'est jamais apparu que l'aval devait s'engager dans ce pacte. Et la signature du Cniel est déjà un pacte qui lie les trois collèges ». Même avis à la FNIL : « Les relations commerciales qui existent entre producteurs et transformateurs n'entraient pas dans le périmètre de ce pacte laitier. Notre pacte avec les producteurs, il se joue à l'interprofession. » Dont acte. Non-signataires également, les JA nous ont confié leur regret de constater ce manque de vision partagée dans la filière. Les JA ont surtout bloqué sur la non-cessibilité des contrats entre éleveurs, l'un de leurs chevaux de bataille. La FNPL n'aurait pas eu une position assez claire sur ce sujet. « Mais notre porte n'est pas fermée et ce pacte porte des engagements très positifs », insiste Florian Salmon, responsable JA lait. Il pointe l'observatoire des volumes de lait qui prendra toute son importance avec la fin des quotas.
Partenariat avec BpiFrance
Les pouvoirs publics se sont engagés, avec le Cniel, à élaborer des données fiables et réactives sur les volumes produits, au plan national et par bassin laitier. Un outil de transparence précieux qui sera complété par l'analyse des marchés au niveau de FranceAgriMer. Le pacte a aussi initié un partenariat avec les banques et BpiFrance (Banque publique d'investissement) pour répondre au besoin d'investissement des exploitations laitières. Il est estimé à un milliard d'euros. Enfin, un logo permettra de promouvoir auprès des consommateurs le lait de consommation liquide produit en France.
DOMINIQUE GRÉMY
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