
Pendant sept mois, nous allons vous rapporter les impressions de groupes d'étudiants du pôle de formation de Bernussou (chambre d'agriculture de l'Aveyron), qui ont séjourné dans des exploitations laitières d'Europe, sélectionnées par l'équipe pédagogique.
Lors de nos stages au Danemark, nous avons séjourné dans trois exploitations assez représentatives de l'ambiance laitière du pays. Ces trois exploitations comptaient respectivement 200, 300 et 400 vaches laitières. Quelle que soit la taille du troupeau, l'état d'esprit des éleveurs était le même : pour eux, la fin des quotas laitiers marque une véritable libération leur permettant enfin de produire du volume à volonté. Ils se sont montrés confiants en l'avenir du secteur laitier danois, et surtout en leur système coopératif hyper dominant et présent à tous les niveaux, en amont comme en aval de la production (Arla collecte 90 % du lait produit au Danemark).
DES ÉLEVEURS SOUS LA PRESSION DE LEURS CRÉANCIERS
Ce quasi-monopole accorde aux producteurs un pouvoir non négligeable au sein de la filière laitière danoise. Mais tout n'est pas rose au Danemark. Ainsi, la forte croissance des exploitations (aujourd'hui, le troupeau moyen est proche de 200 vaches laitières) a également entraîné un fort taux d'endettement, rendant les éleveurs très dépendants de leurs créanciers auxquels ils doivent rendre des comptes sous peine de dépôt de bilan. Cette situation met une pression terrible sur nombre de producteurs. Ils doivent être performants et réguliers dans tous les domaines. Une autre contrainte omniprésente au Danemark est celle des réglementations environnementales de plus en plus drastiques, poussant à intensifier la production par vache pour diminuer le chargement et l'empreinte de la production sur les hectares.
LE PÔLE DE FORMATION DE BERNUSSOU
Restructurés, modernisés, les grands troupeaux danois connaissent un taux d'endettement très élevé (jusqu'à 75 %). Les règles environnementales sont aussi très strictes.
PAILLAGE ASTUCIEUX Cet équipement artisanal permet de pailler une centaine de veaux en moins de 10 minutes. Ce prototype est plus adapté aux balles rectangulaires qu'aux balles rondes. Il s'agit d'une plate-forme mobile suspendue à un rail, mise en mouvement par la force des bras en se servant d'une corde. Au quotidien, ce mode de paillage demande peu d'efforts et ne provoque ni poussière, ni projections de pierres.
LE PONT-LEVIS DE LA TABLE D'ALIMENTATION Il permet de faire circuler le matériel sur la table d'alimentation sans abîmer les caillebotis du passage de vaches croisant la table. Pendant la journée et la traite, le pont reste levé pour permettre aux vaches et au robot racleur de passer. Dès lors qu'il faut alimenter le troupeau ou repousser le fourrage, le pont se baisse par une simple commande du système hydraulique. Grâce à ce pont, la table d'alimentation reste toujours propre et le passage transversal des vaches ne nécessite aucun entretien.
L'INDISPENSABLE BANQUE DE COLOSTRUM Colo-Quick est un système permettant de confectionner une banque de colostrum facilement grâce à des mallettes d'une capacité de 4 litres (remplies à l'aide de l'outil à droite), conservées dans un congélateur classique. En cas de besoin, le colostrum est réchauffé au bain-marie grâce à l'outil de gauche dans lequel on place la mallette. Le colostrum est alors prêt à être servi en 20 minutes à 42°C. Au-delà de 100 vaches, cette banque de colostrum s'impose aux éleveurs.
DE L'EAU POUR BOOSTER L'INGESTION L'accès à l'eau est soumis à une forte concurrence dans un troupeau laitier. Or, l'eau est indispensable à la production laitière et un facteur important de l'ingestion. Pour cela, de nombreux éleveurs danois incorporent de l'eau directement dans la mélangeuse. À raison de 6 litres par vache, cela favorise l'ingestion et la valorisation des concentrés. La traite est un moment privilégié durant lequel aucune vache ne doit subir la concurrence de ses voisines pour la consommation de l'eau. D'où l'installation d'un abreuvoir sur le quai de la salle de traite.
UN ROBOT RECHARGE LES LOGETTES Ce chariot suspendu à un rail recharge en compost les 400 logettes en un seul passage. Cet apport quotidien de compost permet de garder les logettes propres sans risque d'échauffement. Le chariot est garé tout proche du séparateur de phase qui le remplit automatiquement. L'équipement est certes onéreux (20 000 €), mais permet une économie importante de main-d'oeuvre.
LE MANAGEMENT DES SALARIÉS Tous les jeudis matins, une réunion entre le responsable du troupeau et les ouvriers est organisée. Ils définissent les tâches de chacun pour la semaine à venir. Elles sont affichées sur ce tableau à l'aide de bandes magnétiques (exemple : traite du matin et du soir, nettoyage des igloos, tonte des queues...).
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