Hormis quelques rassemblements bien canalisés, organisés par le BDM et AbL, comme devant le siège de DMK à Brême le 24 juillet ou en Bavière le 18 août, l'été syndical a plutôt été calme en Allemagne. Et pourtant, depuis décembre dernier, le prix du lait y est passé sous les 300 €/1 000 l (lait à 38/32). Face à la loi du marché acceptée par une majorité d'entre eux, les producteurs allemands sont de plus en plus enclins à regrouper l'offre face aux laiteries, pour à la fois obtenir des prix plus élevés et établir des prévisions plus fiables. C'est aussi l'objectif que poursuit Nord MeG. Cette OP horizontale l'a redit avec force aux participants du colloque d'après-quotas, organisé le 7 juillet, près de Brême, avec... le soutien financier du land de Basse-Saxe et la participation à la journée de son ministre de l'Agriculture ! Depuis fin 2013, Nord MeG épaule, dans leurs discussions avec leurs acheteurs, ses groupements adhérents auxquels leurs membres ont donné mandat pour négocier collectivement un prix. « Les producteurs s'engagent à livrer sur la durée du contrat le litrage défini avec une souplesse de plus ou moins 10 % du volume. S'il manque du lait à un ou plusieurs groupements, le contrat laisse la possibilité de le compenser de manière interne entre les adhérents de Nord MeG », précise Urte Rötz, sa directrice. L'OP pèse aujourd'hui 325 millions de litres depuis qu'un huitième groupement l'a rejoint. Elle s'attend à mieux en constatant que son colloque a suscité de nouvelles demandes de renseignements. Dans le sud du pays, Bayern MeG n'est pas en reste. Dix nouveaux groupements, pesant 400 millions de litres, ont rejoint ses rangs depuis juin. L'OP en revendique désormais 73 pour 2,5 milliards de litres sur les 4 milliards collectés ici par des privés. « Il reste un potentiel de 30 à 40 groupements qui pourraient nous rejoindre. Nous menons des discussions en Bavière, en Saxe et dans le Palatinat », indique Markus Seemüller, son directeur. Bayern MeG observe cependant avec agacement l'arrivée de Milchplattform Bayern, une OP du même type qu'elle, reconnue en mars 2015.
Un concurrent pour Bayern MeG en Bavière
Créée par onze groupements du nord de la Bavière, elle ne pèse que 426 millions de litres, mais veut grossir. « Milchplattform Bayern est une alternative à Bayern MeG, née de la nécessité légale pour des producteurs souhaitant s'échanger des informations d'ordre économique, d'appartenir à une même structure », explique Hans-Jürgen Seufferlein, directeur de la Fédération des producteurs de lait bavarois, syndicat qui accompagne cette initiative. N'était-ce pas déjà l'une des raisons de la création de Bayern MeG en 2006 ? « Si, concède Hans-Jürgen Seufferlein. La différence, c'est que Bayern MeG négocie un prix identique pour tout le monde avec une même laiterie, alors que les groupements de Milchplattform Bayern entendent rester indépendants et négocier leur propre prix. » Les deux OP affirment officiellement ne pas être concurrentes. Mais leur « différence » paraît bien mince pour ne pas croire le contraire...
KONRAD RICHTER
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