Création d'une nouvelle OP chez Lactalis

Les responsables des cinq groupements sont ouverts aux relations avec les autres OP Lactalis du bassin.
Les responsables des cinq groupements sont ouverts aux relations avec les autres OP Lactalis du bassin. (©)

L'OP Lactalis grand Ouest vient de voir le jour. Elle affiche son identité asyndicale et sa volonté d'ouverture à la discussion avec les autres OP du bassin laitier.

Cinq groupements de producteurs(1) livrant à Lactalis en Bretagne, Pays de Loire et Normandie se sont rassemblés pour créer une organisation de producteurs commune, l'OPLGO. Ils ont obtenu l'agrément le 30 septembre dernier. Ces groupements historiques fédéraient les livreurs à l'échelle de différentes régions, en dehors de toute appartenance syndicale. Fidèles à leurs origines, ils revendiquent une mission avant tout économique.

Autre caractéristique clairement affichée : la dimension régionale. « Il existe une certaine homogénéité des exploitations de nos adhérents, et donc de leurs intérêts parce qu'elles se trouvent dans une même zone pédoclimatique », déclare Jean-Michel Yvard, président de l'OP. Autrement dit, l'OPLGO n'ambitionne pas d'agir au-delà de cette zone, considérant qu'ailleurs, les problématiques peuvent être différentes. L'OPLGO ne se sent donc pas proche de l'Unell, qui regroupe des organisations de producteurs Lactalis à l'échelle nationale, avec une identité syndicale marquée. En revanche, elle souhaite dynamiser les relations avec les autres OP de cet industriel dans la région, afin de mieux défendre les dossiers intéressant l'ensemble des éleveurs. « Nous sommes convaincus que nous avançons vers une spécialisation laitière par bassin », affirme Ronan Jacques, secrétaire général de l'OP.

À la mi-novembre, l'OPLGO comptait 523 adhérents répartis sur quatorze départements du bassin laitier. Leurs livraisons se montent à 250 millions de litres, à comparer aux 3 milliards collectés par l'entreprise sur la zone. De nouveaux adhérents sont les bienvenus dans la limite d'une livraison totale de 500 millions de litres. Les responsables de l'OP estiment que ce niveau leur donnerait un poids suffisant pour négocier avec l'industriel, mais sans pénaliser la souplesse et la liberté des structures de taille modeste.

En filigrane, se lit la volonté d'être capable, si nécessaire, de faire jouer la concurrence entre différents acheteurs de lait, au bénéfice des adhérents. Cette mobilité des producteurs est seule garante de leur capacité à ne pas subir des conditions imposées par l'industriel.

Défendre un prix lié à l'économie des exploitations

Dans l'immédiat, l'organisation de producteurs veut être partie prenante dans la gestion des volumes en lien avec l'entreprise. La réflexion porte aussi sur un mode de fixation du prix du lait tenant compte des indicateurs de marché, mais aussi de la réalité économique de la production. Les deux sujets sont liés et les éleveurs estiment que puisque la contrainte sur les volumes est plus marquée chez Lactalis qu'ailleurs, il doit exister une compensation par le prix. « En tant qu'organisation économique, nous nous posons comme une force de proposition qui ne doit pas subir. » Les discussions sur le renouvellement du contrat viendront très vite puisque l'échéance de cinq ans arrive en novembre 2016. Un enjeu majeur pour la pérennité des exploitations après les quotas.

PASCALE LE CANN

(1) Il s'agit des associations de Laval, Domfront, Normandie-Perche, ex-Bridel et Ploërmel-Pontivy.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
Thomas Pitrel dans sa prairie de ray-grass

« La prairie multi-espèce a étouffé le ray-grass sauvage »

Herbe
Philippe Bernhard à droite et Hervé Massot président et DG d'Alsace Lait

Alsace Lait a besoin de lait pour ses ambitions régionales

Alsace Lait

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