Pensez agroécologie pour en bénéficier

Les pouvoirs publics utilisent le levier des aides pour emmener les agriculteurs vers l'agroécologie. Cette mutation ne pourra pas se faire sans les filières.

Le 5 novembre, à l'appel de la FNSEA, 36 500 agriculteurs se sont mobilisés pour exprimer, entre autres, un ras-le-bol envers les réglementations. Souvent en tête de leur liste, le nouveau programme de la directive nitrates. Ambiance bien différente le lendemain au lycée agricole d'Yvetot (Seine-Maritime). À l'invitation de l'antenne haut-normande du ministère de l'Agriculture, étaient autour de la table des agriculteurs et coopératives travaillant à réduire les intrants, des organismes de conseil, l'Inra, les lycées agricoles et, bien sûr, les financeurs régionaux. L'agroécologie était au coeur des discussions, une démarche inscrite dans la loi d'avenir, publiée le 14 octobre. Objectif : y engager une majorité de fermes d'ici à 2025 par une meilleure conciliation des performances économiques, environnementales et sociales. « Les pesticides sont devenus les pivots des systèmes de cultures : à une mauvaise herbe un herbicide, à une maladie un fongicide. Sans la mobilisation coordonnée des acteurs des filières, l'agroécologie aura du mal à percer », insiste Jean-Marc Meynard, de l'Inra. Il parle même d'un verrouillage sociotechnique. « Personne n'a intérêt à remettre en cause les tendances lourdes sur lesquelles chacun s'est adapté. » Et le chercheur de prendre l'exemple du pois protéagineux : « Il est plus compliqué pour les fabricants d'aliments de s'approvisionner en pois qu'en soja qui arrive trié dans les ports de l'Ouest, région où ils sont implantés. » Pour lui, encourager les groupes qui testent des solutions innovantes, comme diversifier les cultures, est indispensable. Conseil que reprend le ministère de l'Agriculture. En 2014, près de 6 M€ sont alloués à 103 projets qui suivent cette orientation. Sol en Caux (ci-contre) en fait partie. Un nouvel appel à projets est lancé pour 2015.

Aide à l'installation majorée

La loi d'avenir reprend aussi cette dimension collective par la création des groupements d'intérêt économique et environnemental (GI2E). Après l'accord de Bruxelles qui ausculte actuellement le programme de développement rural transmis par Paris, ils bénéficieront d'aides majorées ou d'une attribution prioritaire. Les producteurs verront surtout cette volonté agroécologique via les aides à l'investissement pour lesquelles des critères d'éligibilité sont en cours de définition pour 2014-2020 (bâtiment d'élevage, épandeur à pendillards, etc). Même analyse pour les mesures agro-environnementales et climatiques. Les jeunes, eux, la percevront dans les aides à l'installation qui seront majorées s'ils intègrent ce principe dans leur projet.

C. HUE

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
journée technique sur la tuberculose bovine

La tuberculose bovine fait frémir les éleveurs bas-normands

Maladies
Thomas Pitrel dans sa prairie de ray-grass

« La prairie multi-espèce a étouffé le ray-grass sauvage »

Herbe

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