L'IGP emmental grand cru (produit dans l'Est central, sans ensilage) a connu son heure de gloire : 170 millions de litres de lait dédiés à sa fabrication en 1995. La banalisation du marché par son « cousin » au lait pasteurisé et la possibilité pour les fruitières franc-comtoises de se tourner vers du comté bien plus rémunérateur ont fait fondre ses volumes. Le plancher a été atteint en 2012. Moins de 50 millions de litres de lait transformés.
Le marché a suivi le même profil, avec un sommet de 11 000 tonnes en 1998 et un point bas en 2010 à moins de 2 900 t. Depuis, les derniers acteurs (Sodiaal-Monts et Terroirs et Ermitage qui assurent à eux deux 90 % du marché, le Centurion et Biodéal), derrière leur SFAET (Syndicat de fabricants et affineurs d'emmental traditionnel.) s'activent.
Le grand cru victime de dommages collatéraux
À défaut d'un budget de communication conséquent lié aux tonnages mis en marché, le SFAET cible ses actions sur des opérations de trade marketing en magasin, en accompagnement des metteurs en marché. Cela a semble-t-il permis de stabiliser les ventes à un peu plus de 3 000 t depuis 2012.
L'an dernier, elles ont progressé par rapport à 2013 de 9,7 % à 3 351 t. Et la tendance au premier semestre s'établit à + 1,8 %. Les producteurs de lait auraient donc de quoi se réjouir. Il n'en est rien depuis le début de l'année, où le prix du lait a anormalement baissé à leurs yeux, puisque le produit est déconnecté du marché des produits industriels. Les producteurs SFLC qui livrent à Monts et Terroirs et avaient reçu, en 2014, 396 €/1 000 l (toutes qualités confondues), ont vu leur prix chuter de 10 €/1 000 l. La faute à la guerre de tarifs que se seraient livrée Monts et Terroirs et Ermitage pour se placer en magasin... sur d'ailleurs d'autres produits, au départ, que l'emmental grand cru.
Un dommage collatéral donc.
JEAN-MICHEL VOCORET
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