Coopératives et affineurs trouvent un terrain d'entente

Au-delà d'un certain niveau de MPN (moyenne pondérée nationale), la part de valeur ajoutée revenant aux coopératives passe de 70 % à 60 %, et celle des affineurs de 30 % à 40 %. © JÉROME CHABANNE
Au-delà d'un certain niveau de MPN (moyenne pondérée nationale), la part de valeur ajoutée revenant aux coopératives passe de 70 % à 60 %, et celle des affineurs de 30 % à 40 %. © JÉROME CHABANNE (©)

Dans une situation plutôt favorable depuis deux années, les producteurs de lait, via leurs coopératives, ont accepté de rééquilibrer le partage de la valeur ajoutée en faveur des affineurs.

La tension est retombée dans la filière du comté. Depuis janvier, les fédérations des coopératives du Doubs et du Jura discutaient avec les affineurs. À l'ordre du jour, la mécanique de paiement des comtés en blanc (sortis des fromageries) desquels découle le prix du lait. Au coeur du débat : la répartition de la valeur ajoutée jugée à travers un indicateur transparent qui, lui, fait toujours l'unanimité : la MPN (moyenne pondérée nationale). Elle traduit le prix moyen des comtés mis en marché déclarés par les affineurs, un système unique.

Une nécessité : investir dans des places d'affinage

Depuis 2011, la règle faisait qu'au-delà d'un certain niveau de MPN, nommé « prix seuil », la part de valeur ajoutée revenant respectivement aux coopératives et aux affineurs passait de 80/20 à 70/30. Cela afin de prendre en compte l'investissement des maisons d'affinage pour développer les ventes. Ce dispositif, qui a bien fonctionné au départ, est devenu au fil du temps source de tensions, les affineurs jugeant la mécanique de réévaluation annuelle(1) du prix seuil trop en leur défaveur. Il est vrai que sur la période, l'augmentation de la MPN ne s'est pas démentie. Depuis 2013, elle s'est installée au-dessus des 7 000 €/t. « De 2011 à 2013, la part de la hausse de la MPN captée par les affineurs a progressé 13 fois moins que celle des coopératives », explique-t-on à la chambre syndicale des affineurs. Et de pointer du doigt le défi qui les attend : « Absorber une hausse de la production de comté qui devrait atteindre 2 % par an au cours des trois prochaines années. Sachant que 2 % de croissance nécessite 31 000 places supplémentaires en cave. »

Une baisse de 70 à 80 €/t des fromages en blanc

Les FDCL, qui savent l'enjeu vital pour l'AOC comté de développer ses ventes, n'ont pas été sourdes à cet argument. L'accord noué tout début septembre prévoit que la part de la valeur ajoutée au-delà du prix seuil passe de 30 % à 40 % pour les affineurs. Les fruitières coopératives leur ont aussi concédé un réajustement du standard du vieillissement (institué en 2004 à la suite, déjà, d'une dénonciation des contrats d'achats de comtés en blanc par les affineurs), se déduisant de la MPN pour arriver au prix des fromages. Il est vrai qu'avec une augmentation de la moyenne d'affinage de 0,8 mois entre 2004 et 2012, ce coût de vieillissement devait en toute logique être réajusté. Ce qu'ont admis les coops.

Ces deux « corrections » sorties de la négociation se traduiront par une baisse du prix des fromages en blanc de 70 à 80 €/t en 2014 (à laquelle s'ajoute la réévaluation annuelle des frais de commercialisation des affineurs d'environ 60 €/t). « Mais si la MPN continue de progresser au rythme actuel de 2 %, l'effet sera nul sur l'année pour les coopératives », relativise Pierre-François Bernard, directeur des deux FDCL. Et pour cause, si la part du gâteau (la MPN) revenant aux coops diminue, le gâteau lui continue de grossir. L'accord prévoit d'ailleurs une clause de revoyure si la MPN devait trop augmenter ou baisser.

JEAN-MICHEL VOCORET

(1) Réévaluation au 1er janvier du niveau d'évolution de la MPN de l'année écoulée.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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