
Augmenter les concentrés pour produire plus de lait par vache, est-ce la bonne solution ? Peut-être pas. Les conseillers vaches laitières des chambres d'agriculture de Bretagne donnent quelques indications pour produire du lait à un coût maîtrisé.
Les chambres d'agriculture de Bretagne font le point sur l'alimentation des vaches laitières dans un guide co-rédigé avec l'Idele. Sous la forme d'un vrai/faux, il répond aux questions pratiques des éleveurs et montre que certaines affirmations ne sont pas toujours justes. Les aliments sont une chose mais les euros en sont une autre : les experts bovin lait sortent leurs calculettes pour vous aider à maîtriser votre coût alimentaire.
« Le coût alimentaire est un bon indicateur économique pour piloter l'exploitation » : VRAI !
Les conseillers confirment : « Les charges d'alimentation du troupeau (fourrages et concentrés) représentent 70 % des charges opérationnelles (55 % pour les vaches laitières). Lorsque ce poste est maîtrisé, il est fort probable que la marge dégagée sur l'atelier lait le soit également. »
« J'ai toujours intérêt à produire plus de lait en augmentant le concentré » : FAUX !
Le lait le plus rentable reste bien sûr le lait produit par les fourrages. En revanche, un calcul est à faire : « Avec une réponse de 0,9 kg de lait produit par kg de concentré apporté, les 1 000 litres de lait doivent être payés 50 € de plus que le coût de la tonne de concentrés. »
« Je n'ai pas toujours intérêt à produire le lait payé en B ou C » : VRAI !
Là-dessus, il n'y a pas de règle générale : « L'intérêt est propre à chaque exploitation et dépendra des leviers utilisés pour produire ce lait (concentrés, achat d'animaux, élevage des génisses...) et du contexte économique. » Dans tous les cas, il faut calculer le coût de production avant de se lancer.
« À 250 g de concentré/litre de lait, je peux réduire les concentrés » : VRAI !
Selon les spécialistes : « À ce niveau de complémentation, retirer 1 kg de concentré de production n'aura aucune répercussion sur la production laitière, la santé et la reproduction des animaux. En effet, plus le niveau de concentré initial est élevé, plus d'efficacité marginale du dernier kg de concentré est faible. »
« Avoir un haut niveau de production par vache c'est toujours rentable » : FAUX !
Faire le lien entre le niveau de production par vache et le revenu serait trop simple. « Les élevages durablement performants ont un système de production cohérent avec une bonne maîtrise des charges d'alimentation, de mécanisation et d'endettement. »
« Pour produire plus de lait, mieux vaut augmenter les concentrés que le nombre de vaches » : FAUX !
Les conseillers affirment que : « Avoir plus de vaches permet de produire du lait supplémentaire par la ration "fourrages équilibrés", gage d'optimisation économique. » Attention toutefois au surcroît de travail, aux disponibilités en logement et en équipement de traite.
« Autonomie en protéine : il faut faire son calcul » : VRAI !
Mieux valoriser de l'herbe pâturée est forcément rentable. En revanche, cultiver des fourrages supplémentaires peut entraîner des coûts de récolte importants et complexifier le travail. Il faut évidemment faire tous les calculs pour éviter que cette recherche autonomie ne soit plus coûteuse qu'un système fourrager classique maïs-herbe correctement maîtrisé. Il faudra alors mettre en face le coût des matières protéiques achetées.
« J'ai toujours intérêt à augmenter le TB depuis l'arrêt du quota matière grasse » : FAUX !
Les experts de la nutrition mettent en garde : « Attention, certains choix techniques augmentent le TB et font baisser la production par vache ou le TP, ou augmentent le coût alimentaire. »
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