La crise géopolitique qui secoue le monde fait plus que jamais peser sur les agriculteurs la responsabilité de la souveraineté alimentaire. Mais pour l’EMB, cela ne pourra pas se faire dans un système où le prix payé au producteur ne parvient pas à couvrir les coûts.
La guerre en Ukraine fait « prendre conscience des risques liés à la dépendance énergétique et alimentaire », observe l’European milk board (EMB) dans un communiqué daté du 21 mars.
Alors qu’énergie, fourrage et aliments flambent, « la crainte d’une pénurie alimentaire s’installe » et l’on demande aux agriculteurs locaux « de produire plus et de façon plus indépendante ».
Mais pour l’EMB, impossible de garantir la souveraineté alimentaire quand les prix pratiqués depuis des années sont « loin de couvrir les coûts de production », et poussent les éleveurs à s’endetter voire à mettre la clé sous la porte.
À ce titre, la structure européenne cite une étude qu’elle a commandée au Bureau d’agriculture et de sociologie agricole (BAL) sur l’évolution des marges dans le secteur laitier depuis 1989.
Elle montre notamment que la performance économique nette des producteurs de lait en Europe s’est effondrée en 30 ans. Il s’agit de la marge nette (coûts directs de la production laitière plus toutes les autres dépenses) dont on déduit un revenu simple pour les producteurs de lait et ceux qui les aident.
À 3,79 centimes par kilo de lait en 1989, cet indicateur est passé en territoire négatif à partir de 1995 et descendait à - 4,96 ct/kg en 2019.
Une évolution catastrophique, pour l’EMB, et qui « creuse encore davantage l’écart entre les prix et les coûts » et fragilise les agriculteurs. Or « une souveraineté alimentaire stable passe par des fermes stables ».
Sa présidente Sieta van Keimpema demande une refonte du système politique et économique : « L’orientation de longue date vers les exportations à bas prix et la dépendance vis-à-vis des importations – alors que les agriculteurs locaux affrontent des crises successives – n’offrent pas de base saine pour surmonter la tâche qui nous attend désormais dans l’UE ».
L’EMB demande à ce titre des prix qui couvrent les coûts, dont des revenus stables et équitables, et propose la mise en place d’un programme de responsabilisation face au marché pour mettre fin aux crises dans le secteur agricole.
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