Cette année encore, et bien davantage que précédemment, les coopératives laitières « misent sur les négociations commerciales en cours sur les MDD pour s’engager dans la reprise. » Car le premier bilan économique de la crise sanitaire du Covid-19 et des plus de 80 jours de confinement se révèle très pesant, selon elles.
Dans un communiqué, la coopération laitière annonce ainsi un « lourd tribut économique » lié à la pandémie, se traduisant à la fois par des « pertes massives de débouchés » et des « surcoûts engendrés par les mesures sanitaires ».
« La fermeture des circuits RHF/RHD, de nombreux marchés de plein-air et celles des frontières a provoqué des pertes massives de débouchés, explique la branche laitière de la coopération agricole. - 31 % avec la RHD collective et commerciale, - 38 % à l’export, - 47 % en ventes directes aux consommateurs, - 35 % avec les grossistes et les industries agroalimentaires, ou encore - 44 % avec l’artisanat commercial », chiffre-t-elle.
Des chiffres alarmants auxquels s’ajoutent « un détournement de la consommation vers des produits de première nécessité – lait, crème, beurre – au détriment d’autres produits laitiers comme les fromages AOP. « La moitié des filières AOP et IGP ont dû recourir à des dons alimentaires pour éviter de jeter des produits. »
Une prime aux salariés pour la poursuite d'activité
Les coopératives agricoles expliquent aussi avoir pris en charge des surcoûts liés à la crise sanitaire. « 76 % des coopératives laitières ont versé une prime aux salariés », illustrent-elles. Certains frais ont aussi explosé : + 94 % en achats d’équipement de protection individuelle, + 65 % de frais supplémentaires liés au stockage et + 53 % de prestations de maintenance et de nettoyage ».
« L’urgence est de trouver un équilibre pour permettre, à tous les maillons de la chaîne, une valorisation juste et équitable du travail engagé », estiment-elles. Si le bilan des négociations engagées était jusque-là plutôt positif, les effets de la crise et les changements induits par le confinement ne doivent pas contrarier celles en cours qui représentent, sans conteste, l’un des leviers de reprise. »
Autrement dit, la coopération laitière espère vivement que la loi Egalim restera « le garde-fou des négociations commerciales en cours sur les MDD ». « Nous serons extrêmement vigilants sur la manière dont vont se dérouler ces négociations », explique Damien Lacombe, le président de l’instance représentative des coops laitières.
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