Le retournement de conjoncture laitière a impacté les résultats 2014

L’assemblée générale de la coopérative laitière Sodiaal Union (Candia, Yoplait, Entremont, Eurosérum…), qui se tenait jeudi 18 juin, révèle une année 2014 en demi-teinte suite au retournement de conjoncture en fin d’année. Le groupe ambitionne de doubler son Ebe et son chiffre d’affaire à l’export d’ici à 2020 et poursuit son plan d’investissement de 600 millions d’euros sur six ans.

« Cette assemblée générale est historique : elle marque notre entrée dans "le nouveau monde" , le monde sans quotas laitiers, a déclaré Damien Lacombe, le président de Sodiaal Union. Sodiaal, qui s’y était préparée de longue date, travaille à améliorer sans cesse son efficacité de groupe et à renforcer chaque jour sa compétitivité. C’est ainsi que nous prendrons toute notre place à l’international et assumerons toujours plus notre rôle de leader coopératif. »

En 2014, le groupe Sodiaal, qui a intégré la coopérative 3A, a réalisé un chiffre d’affaires de 5,4 milliards d’euros dont 25 % à l’international et 10 % au grand export (Asie, Moyen-Orient, Afrique, Amérique du Nord). Au total, le groupe a enregistré un Ebe de 93 M€ contre 106 M€ en 2013, en dessous de l’objectif espéré. En effet, après un premier semestre bien engagé, la coopérative a subi au second semestre, comme l’ensemble du secteur, l’impact de l’embargo russe. Cet événement imprévisible s’est produit dans un contexte de collecte record (+ 5 % à 4,8 milliards de litres). « Cette baisse de résultat a été contenue grâce au plan d’économies de 20 M€ mis en place immédiatement », indique la coopérative.

364 €/1.000 litres

Parallèlement, Sodiaal a tenu ses engagements en matière de prix du lait, à 364 € les 1.000 litres, soit + 21 € par rapport à 2013. Le groupe a poursuivi au cours de l’exercice un plan d’investissement volontariste de 126 M€.

« Ainsi, les producteurs de Sodiaal qui le souhaitent pourront produire plus de lait, à condition qu’il y ait un débouché identifié en face de chaque litre collecté, notamment grâce aux marchés gagnés à l’international », prévient Sodiaal dans un communiqué. En 2014, plus de 1.600 producteurs ont vu accepter leur demande de volumes de développement à produire pour l’après-quota.

« Malgré une volatilité toujours très forte, les premiers résultats de notre plan de transformation sont là, visibles dans chacun de nos quatre grands métiers où nous sommes systématiquement leaders ou co-leaders, rassure Frédéric Rostand, Directeur général. Nous améliorons notre performance opérationnelle et actionnons tous les leviers de transversalité entre nos métiers, nous avons réussi notre stratégie de diversification et nous engrangeons des succès commerciaux significatifs à l’export. C’est pourquoi nous nous fixons l’objectif réaliste de doubler notre EBE et la part de notre chiffre d’affaires à l’export d’ici à 2020. »

Avancer dans le brouillard en 2015

Au cours du premier semestre 2015, Sodiaal a enregistré les premiers résultats positifs des actions qui avaient été initiées dès 2014, tant en termes de performance opérationnelle qu’au plan commercial, pour réagir à la conjoncture très défavorable du secteur. La demande reste assez morose ces derniers mois, notamment en Asie. La visibilité demeure donc assez réduite, et nul ne sait quand la conjoncture repartira à la hausse.

Le métier des fromages poursuit son développement fondé notamment sur les innovations. Sodiaal est ainsi devenu l’un des trois premiers fromagers français (Entremont/Blâmont/Monts & Terroirs/Fromageries Occitanes), et affiche en particulier un plateau de 17 AOP et un leadership sur la filière comté. La marque Entremont a notamment connu une croissance de 15 % en volume en 2014, tandis que CF&R (détenue à 50 % par Sodiaal) atteint un haut niveau de performance commerciale et opérationnelle dans un marché en recul.

Candia, qui a achevé en 2014 son plan de réorganisation industrielle et a désormais atteint les standards de l’euro-compétitivité, absorbera Beuralia en 2015 pour constituer un métier lait-crème-beurre intégré.

Dans le métier Nutrition et Ingrédients, Eurosérum, qui a subi en 2014 le contrecoup de l’embargo russe et d’une situation momentanément moins favorable sur le marché chinois, a pu redresser sa situation en 2015 grâce à d’importants efforts commerciaux.

Enfin, sur le métier de l’ultra-frais et des surgelés, Yoplait, détenu par Sodiaal en partenariat avec General Mills, a ouvert sa première usine en Chine en 2015. Par ailleurs, Boncolac, numéro 1 français de la pâtisserie surgelée et numéro 3 du traiteur, connaît une croissance rentable a poursuivi le renouvellement de ses produits et investi dans une nouvelle unité de fabrication à Agen.

La direction du développement international mise en place en 2015 a remporté plusieurs succès à l’export, avec notamment l’extension de la coopération de Candia avec son partenaire chinois Zib, en vue de la commercialisation d’une gamme de produits de Candia via de nouveaux circuits (Gms et Internet), au-delà du réseau existant de boutiques à marque Candia.

De plus, la demande de lait infantile se traduit par deux nouveaux contrats à l’export. La coopérative Sodiaal y répond en développant résolument sa collecte de lait bio qui est appelée à doubler en quatre ans pour atteindre 200 millions de litres. Sodiaal sera ainsi à terme le premier transformateur de lait bio en France, une activité qui sera développée sur le site de Montauban (Tarn-et-Garonne). Ces nouveaux développements commerciaux peuvent notamment s’appuyer sur la Route du lait, label de qualité et traçabilité de Sodiaal particulièrement apprécié à l’international.

Dès 2016, Sodiaal verra les effets de l’ambitieux partenariat signé avec le groupe chinois Synutra, dont l’usine de séchage de lait à Carhaix (Finistère), qui sera prochainement achevée et inaugurée, permettra de valoriser 288 millions de litres de lait français par an et 24.000 tonnes de concentré de lactosérum déminéralisé.

Sodiaal développe aussi son activité de franchise de la marque Candia, une activité qui va doubler pour atteindre 23 pays d’ici à 2020, permettant de faire connaître sur de nouveaux marchés une large gamme de produits et marques du groupe, tels que les poudres de lait, les laits et crèmes UHT, les beurres techniques, ou encore le lait infantile.

Ces perspectives permettent à ce jour à Sodiaal de confirmer son objectif de progression de l’Ebe à hauteur de 25 M€ en 2015, dans un contexte où la visibilité reste néanmoins très limitée du fait de la fin des quotas et des effets persistants de l’embargo russe.

600 millions d’euros investis d’ici 2020

A l’horizon 2020, et hors impact d’une éventuelle croissance externe, Sodiaal envisage une croissance de ses volumes et de son chiffre d’affaires de 8 et 15 % respectivement. Grâce à son importante dynamique à l’international et à l’impact positif de l’amélioration de son mix et de sa performance opérationnelle, Sodiaal s’attend à doubler son Ebe à cet horizon.

Pour soutenir sa croissance, Sodiaal poursuit résolument son plan d’investissement qui atteindra 600 M€ au total entre 2015 et 2020, soit 100 M€ par an.

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Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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