La faible rentabilité de l’activité d’engraissement de jeunes bovins, le découplage des aides et le développement de la production de biogaz caractérisent la filière bovine en Italie. Elle est ainsi confrontée à des coûts de production plus élevés qu’en France.
Telle est la principale conclusion d’une étude réalisée par le département économie de l’Institut de l’élevage. Il ressort aussi que l’Italie restera le débouché principal des broutards français même si « le recul de l’engraissement se répercute directement sur les exportations de broutards ».
Baisse de la consommation de viande bovine en Italie
Cette même étude de l'Idele souligne, par ailleurs, une baisse de la consommation de viande bovine en Italie avec un regain d'intérêt des consommateurs pour les jeunes bovins de moindre qualité, issus de veaux laitiers ou croisés, nés en Italie. Ce qui laisse encore moins de place aux bovins produits à partir de broutards français.
Mais « la réduction des importations italiennes d’animaux maigres touche de manière plus importante nos concurrents avec des baisses pouvant atteindre 68 % ». Aussi, la dépendance de l’Italie vis-à-vis des éleveurs français est renforcée avec des exportations de broutards à l’horizon 2016 comprises entre 700.000 et 750.000 têtes contre 830.000 têtes au début des années 2010 en moyenne.
Engraisser des bovins en Italie n'est pas rentable
Mais surtout, les auteurs montrent qu’engraisser des jeunes bovins en Italie est de moins en moins rentable et pourrait l'être encore moins après 2015, avec la mise en œuvre de la Pac. Les coûts de production de l'engraissement croissent fortement et ne sont plus répercutés sur les prix à la consommation, qui sont orientés à la baisse, renforçant ainsi la compétitivité de l’engraissement de jeunes bovins en France et de la viande importée en Italie, toutes origines confondues.
Selon les résultats issus du panel Agribenchmark et repris par l’Idele, le coût de production d’un atelier type de 910 places en Italie atteignait 4,67 € par kg de carcasse vendu en 2012, contre 4,19 € pour un atelier de 200 places en France ou 4,31 € en Allemagne (atelier de 280 places), soit un surcoût de 11 % par rapport à l’atelier français et de 8 % par rapport à l’atelier allemand.
L’achat du broutard pèse à lui seul pour près des deux tiers du coût total et les frais d’alimentation (achat d’aliment et coûts liés à la production d’aliments sur la ferme, comme l’ensilage de maïs) représentent 19 % des charges.
Dans l'attente de la mise en oeuvre de la Pac
Dans ces conditions, la dimension des ateliers d’engraissement ne constitue plus un avantage comparatif en Italie, les économies d’échelle étant compensées par les charges variables et la rémunération des facteurs de production en hausse.
L'analyse des produits des ateliers d'engraissement en Italie aboutit à des conclusions similaires. « Le total des recettes (primes couplées incluses) n’est pas parvenu en 2012 à couvrir les coûts engagés (avant même la rémunération du travail, du capital et du foncier) ».
« La perte nette était de 11 €/100 kg, soit 40 € pour un animal de 350 kg carcasse. Certains engraisseurs annoncent ainsi avoir enregistré de lourdes pertes en 2012-2013, allant jusqu’à 250 € par animal sur certaines bandes de mâles charolais ».
Toutes ces informations militent en faveur d’une relance de l’engraissement de jeunes bovins en France pour que la valeur ajoutée n’échappe plus aux éleveurs. Mais tout dépendra, comme en Italie, des résultats des négociations sur la mise en œuvre de la Pac en 2015.
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