
Les derniers litres de lait permis par l’ajout de concentrés de production à une ration de base déjà équilibrée sont les plus coûteux à produire. Au-delà de 105 g de Pdie/Ufl, il est fort probable que la marge sur coût alimentaire du lait produit par les concentrés soit négative.
L’alimentation du troupeau laitier représente les deux tiers du coût opérationnel et de 15 à 25 % du coût total de production selon les systèmes. « Le fourrage stocké coûte entre 3 et 5 fois plus cher que l’herbe pâturée. En système maïs, les 500 kg/VL de tourteaux de soja nécessaires à équilibrer la ration en protéines coûtent cher et subissent les importantes variations des cours mondiaux » fait remarquer Valérie Brocard de l’Institut de l’Elevage.
Nourrir à l’optimum plutôt qu'au maximum
Les besoins en Pdi des laitières sont proportionnels aux besoins en Ufl. Ainsi, les lois de réponse de l’Inra montrent qu’une ration s’équilibre entre 95 et 105 g de Pdie/Ufl, quel que soit le niveau de production.
Plus l’apport de concentré azoté est élevé, moins cet ajout de concentré supplémentaire est efficace et conduit à un gaspillage de l'azote apporté. Ainsi, au-delà de la ration de base équilibrée, l’efficacité du concentré ne dépasse pas un kilo de lait par kilo de concentré (le rapport théorique est de 0,9 kg de lait/ kg de concentré). Avec une ration équilibrée autour de 100 g de Pdi/Ufl par exemple, l’apport d’un kg de tourteau de soja supplémentaire (ou 1,5 kg de tourteau de colza) augmente la concentration de 10 g de Pdi/Ufl. La réponse attendue sera de l’ordre de 1 kg de lait avec une augmentation de 0,3 point de TP. Si la réponse en lait est supérieure (2 ou 3 litres pour 10 g de Pdi/Ufl), c’est sans doute le signe que la ration de base était déséquilibrée.
Attention aux marges négatives
La marge sur coût alimentaire du lait permise par le concentré de production est très faible : 0,5 % en 2011, sur une moyenne de 572 élevages du CA29-Cer France. La majeur partie de cette marge (99,5 %) provient de la ration de base équilibrée.
572 élevages spécialisés lait | Moyenne | Quart des élevages les plus dépensiers | Quart des élevages les plus économes |
Lait produit par les concentrés supplémentaires | 8 % | 12 % | 5 % |
Lait produit par la ration de base équilibrée | 92 % | 88 % | 95 % |
Marge sur coût alimentaire du lait produit par les concentrés | |||
2011 (lait à 320 €/t) | +15 € | - 6 € | + 68 € |
Source : Bureau d’étude CA29-CER France
Marge sur coût alimentaire du lait produit par les concentrés selon la conjoncture du lait et du soja | ||
Prix du lait / prix du soja | Lait à 320 €/t (2011) | Lait à 283 €/t (2010) |
Soja à 300 €/t (2011) | + 15 € | - 22 € |
Soja à 500 €/t (2010) | - 213 € | - 230 € |
Source : Bureau d’étude CA29-CER France
lait - concentré ≥ 50 €/t
Augmenter le concentré de production peut permettre de produire jusqu’à 15 % de lait en plus avec un maximum de 4 kg de lait/VL/j en fonction de la situation alimentaire initiale et à condition de maîtriser les risques d’acidose et métaboliques. Ce levier des concentrés de production peut être actionné lorsque la fenêtre économique est intéressante, c’est-à-dire un prix du lait élevé et un prix du concentré faible (voir tableau ci-dessus). Pour que cette opération devienne rentable, il faut que la tonne de lait soit payée au moins 50 € de plus que la tonne de concentré (avec une réponse de 0,9 kg de lait produit par kg de concentré de production apporté).
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