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Dernière journée d'andainage pour paysanheureux, pas de l'année 2019 mais de toute sa carrière d'éleveur ! Dans une vidéo publiée sur Youtube, il explique, avec émotion, combien les foins sont importants à ses yeux. De leur qualité, c'est-à-dire de la décision de faucher ou pas, dépend l'alimentation des vaches, et donc leur production et leur santé, pour tout l'hiver suivant. Un choix qui incarne la liberté d'action dont disposent encore les agriculteurs, mais qui s'amenuise à chaque nouvelle norme.
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C'est avec un brin d'émotion que PH, alias paysanheureux, se filme en train d'andainer l'une de ses parcelles. Car ce n'est pas une journée d'andainage ordinaire mais l'ultime, la dernière de toute sa carrière d'éleveur ! Pour finir en beauté, il a choisi « une très belle parcelle », lui qui les connaît « toutes par cœur ». Il faut dire qu'il aime particulièrement faire les foins et surtout réaliser des andains. « Je peins le paysage en traçant des traits dans mes prairies », des œuvres « éphémères qui disparaissent » en quelques jours, voire quelques heures, explique-t-il avec poésie.
Pour autant, il n'est pas « nostalgique », comme il le dit au début de la vidéo publiée sur Youtube. « Ça me fait quelque chose mais je ne fais pas partie de ceux qui regrettent le passé. Je sais que je vais rebondir. » Malgré tout, il ne peut s'empêcher d'évoquer ses premiers foins dans les années 70, mis en andains au râteau et non avec un andaineur ! « Même si je l'ai peu pratiqué, il faut être honnête », reconnaît celui qui préfère néanmoins « ses vieux tracteurs » à cette tâche manuelle plutôt éprouvante. Ce qu'il appréciait en revanche, c'est d'aider son père qui lui « a appris le métier et la valeur du travail, aujourd'hui complètement perdue ».
Des œuvres « éphémères qui disparaissent » en quelques heures.
« L'adrénaline des foins me plaît »
Le plus bizarre pour le producteur est de se séparer de son andaineur, un engin dont il s'est servi « pendant des années ». Si cela lui manque trop, il pourra peut-être aider ses successeurs, comme lui a proposé sa femme. « Ce n'est pas pareil. Conduire un tracteur dans la chaleur et la poussière en étant secoué comme pas possible ne m'intéresse pas spécialement. L'adrénaline des foins me plaît davantage : décider ou non de faucher en fonction de la météo et tout faire pour récolter de l'herbe de bonne qualité, qui n'a pas pris l'eau, ce qui est parfois un vrai défi. Il ne faut pas oublier qu'elle constitue l'aliment de base de mes vaches l'hiver. »
Ces derniers dessins représentent tout le savoir-faire acquis au cours de ma vie professionnelle !
« Cette adrénaline a été mon moteur. Grâce à elle, on est vraiment paysan : on a le choix de faucher ou pas, mais également la patience d'attendre le beau temps et la force de travailler des dizaines d'heures de suite sous plus de 35°C comme fin juin, le tout pour réussir son foin. Ça, c'est fini et c'est ce qui me rend triste. Alors ces derniers dessins représentent beaucoup pour moi : tout le savoir-faire et l'expérience acquis au cours de ma vie professionnelle ! » Une longue pratique qui n'évite pas les imprévus comme le vent qui éparpille l'herbe coupée, qu'il faudra ramener dans l'andain avant de presser. Ni quelques « petites erreurs de fauche » à cause de l'utilisation, pour la première fois, d'une barre de guidage. Preuve s'il en faut que l'agriculture est exposée à bien des aléas même après des années de métier.
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