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Reportages en Espagne

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Reportages en Espagne

Partez à la découverte de cinq exploitations du Pays basque espagnol. Pâturage ou hors sol, le paysage est varié dans ce pays plutôt productif.

En Espagne : à la découverte de cinq exploitations du Pays basque

Stabulation laitière en espagne
L'autonomie alimentaire constitue un challenge pour les éleveurs laitiers du Pays basque espagnol. (©Terre-net Média)

Du hors-sol au pâturage de montagne, en passant par la transformation fromagère, le projet Resilience for Dairy nous embarque à la découverte d’exploitations du Pays basque espagnol. Avant de découvrir les fermes, retrouvez quelques données sur le paysage laitier de la région.

Au nord de l’Espagne, le climat se prête encore à la production laitière. Le Pays basque est bien arrosé, ce qui permet la production fourragère, et malgré des pics à 40 °C l’été, il y fait moins chaud que dans le reste du pays. À l’échelle de la péninsule ibérique, il constitue une petite région laitière : l’Etat basque fournit 2 % de la production espagnole. La région est grande comme un département français, mais la dynamique laitière est bien présente, avec d’ailleurs quelques pépites ! Parmi elles figure la taurellerie indépendante d’Aberekin. Connue dans toute l’Europe, elle a acquis ses lettres de noblesse en important des taureaux Holstein du Canada.

Mais le changement climatique pourrait bien rendre la région moins hospitalière pour l’élevage. « D’années en années, on observe un déficit pluviométrique, avec 15 à 20 % de précipitations en moins, et des températures qui grimpent », alerte Alicia Martínez, conseillère élevage en Espagne. Autant d’aléas qui impactent la production fourragère. « On sait déjà qu'on ne pourra pas compenser la baisse de la production en fourrage. Il faudra importer davantage si l’on veut maintenir notre niveau de production actuel ».

Le défi de l’autonomie fourragère

Car l’alimentation du bétail est une problématique importante au nord de l’Espagne. Jamais remembrée, la terre est rare dans cette région de montagne, chère, et parfois déconnectée de la production animale. Si bien que les éleveurs ne comptent pas forcément sur elle pour développer leur exploitation. Après avoir beaucoup voyagé, Alejandra Aja et Manuel Gutierrez ont fait le choix de revenir au Pays basque pour y monter leur ferme laitière. Avec seulement 23 ha disponible, le couple a sauté le pas. La surface leur permet d’avoir la base de la ration de leurs 90 vaches laitières. Pour le reste, ils comptent sur l’achat d’aliment. « Le prix des terres avoisine les 30 000 € de l’hectare dans la région, c’est très compliqué d’avoir accès au foncier », détaille Alejandra.

Certains n’hésitent pas à acheter des rations complètes pour l’alimentation du troupeau. À la tête de 200 vaches laitières sur 50 ha, Vincente Arbisua conduit une exploitation que l’on pourrait qualifier de « hors-sol » : seul l’aliment des génisses est produit sur la ferme. La ration des vaches provient d’une coopérative, qui passe tous les jours distribuer l’aliment avec une désileuse. « Si nous nous étions limités à notre capacité de production fourragère, nous ne serions sans doute plus là aujourd’hui », estime l’éleveur.

Et pour cause, la professionnalisation du secteur est un enjeu pour le Pays basque. La région d’Espagne compte près de 13 000 fermes, mais seule une exploitation sur quatre peut être considérée comme « professionnelle ». « Beaucoup d’agriculteurs ne tirent pas un revenu assez conséquent de leur ferme, ils doivent travailler à côté », décrypte Alicia. Décorréler l’élevage du parcellaire est un moyen de se développer pour certains. « Avec nos 200 vaches, nous faisons vivre 4 familles », insiste Vincente.

Des exploitations de montagne productives

Les Espagnols misent sur un bon niveau de production. Et bien qu’en montagne, les exploitations n’ont rien à voir avec les systèmes pastoraux français. Le pâturage y est rare, et les éleveurs misent sur des hautes productrices pour amortir des rations onéreuses. Sur un échantillon de 135 structures dites « professionnelles », on retrouve en moyenne 92 vaches laitières pour 44 ha de SAU, avec un niveau d’étable à 890 000 l de lait par an.

Même au pâturage, la productivité est de mise. Parmi les rares exploitations valorisant l’herbe sur pied, la ferme coopérative de Behi Alde fait pâturer ses 500 vaches laitières sur un plateau de 300 ha. Et même en pâturage jour/nuit, les vaches sont complémentées. Compter dans les 4,2 t de concentré par vache à l’année, pour viser les 10 500 l de production.

D’autres éleveurs tentent également de contourner le système espagnol, comme Ziortza Lopez et Eurigue Urruela. Leur projet : transformer leur lait sur la ferme pour couper les ponts avec l’industrie laitière. Avec une petite centaine de vaches laitières, le couple a fait construire une fromagerie dimensionnée pour valoriser près d’un million de litres de lait. Démarrée en 2022, la transformation laitière se développe d’années en années, pour représenter actuellement 12 % du lait produit sur la ferme. Et même en vente directe, les éleveurs recherchent la productivité à la vache : les Holstein sont à 12 000 l.

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