Interbev liste les distorsions de concurrence qui meurtrissent la filière bovine

Antibiotiques, alimentation, bien-être ou encore traçabilité… La réglementation diffère souvent entre les membres de l’UE et les pays tiers. Dans un rapport rédigé par Interbev, l’Institut Veblen et la FNH, les trois organisations espèrent sensibiliser les citoyens en vue des prochaines élections européennes.

La FNH, Interbev et l’Institut Veblen se sont unis pour promouvoir l’instauration de clauses miroirs au sein de l’Union européenne. Pour l’interprofession du bétail et de la viande, il est urgent de mettre « en cohérence la politique commerciale européenne en cohérence avec les politiques agricoles et environnementales ».

Antibiotiques et traçabilité en question

L’élevage bovin n’est pas épargné par les distorsions de concurrence. Et les produits vétérinaires sont au premier plan. Parmi eux, « l’utilisation d’antibiotiques promoteurs de croissance », notamment autorisés dans le Mercosur. Si la pratique est interdite au sein de l’UE depuis 2006, l'importation de viande issue de pays où ils sont toujours autorisés reste permise. Et le constat est le même sur l’usage des produits phytosanitaires, ou encore l’alimentation animale.

La traçabilité du bétail pose également question. Si la réglementation européenne impose une traçabilité tout au long de la vie des animaux, elle n’est pas obligatoire dans nombre de pays tiers, comme le Brésil ou l’Australie, avec qui l’Union parlemente. « Ce déficit de traçabilité pose des difficultés concrètes pour la mise en œuvre de mesures miroirs sur les médicaments vétérinaires ou encore la déforestation importée ».

A l’heure ou l’Union européenne songe à durcir sa politique de bien-être animal, les conditions d’élevage des animaux importés posent question. « Les exigences européennes sont loin d’avoir des équivalents dans tous les partenaires commerciaux de l’UE. L’Australie par exemple, avec qui l’UE espère établir un accord de libre-échange, dispose de règles minimales concernant le transport d’animaux vivants sur de longues distances et peu appliquées ».

Un surcoût de 3 à 8 % par rapport aux pays tiers

Le lot de contraintes européennes a un coût. « Le seul respect de la réglementation environnementale et sanitaire européenne génère un surcoût de production entre 3 et 8 % par rapport aux pays tiers » précisent les rédacteurs.

La filière bovine française fournit actuellement 75 % de la consommation nationale. La majorité des importations provient actuellement d’Europe : 73 % provient de l’Union et 12 % depuis Royaume-Uni. Mais le doute plane sur la viande non européenne. « 48 % de la viande européenne importée par l’UE provient du Mercosur » insiste l’interprofession.

Profiter des élections européennes

Pour les trois organisations, la prochaine échéance électorale est à saisir pour systématiser l’intégration des mesures miroirs dans les textes européens. A défaut, l’interprofession espère au moins sensibiliser les députés pour qu’ils adoptent ce réflexe lors de la rédaction des traités commerciaux, avec en tête de liste pour les filières animales :

- L’interdiction de l’importation de produits d’animaux traités avec des antibiotiques promoteurs de croissance,
- L’interdiction de l’importation de viande d’animaux nourris avec des aliments interdits en UE (farines animales, ou participant à la déforestation)
- L’application de normes équivalentes en termes de condition d’élevage, de transport et de traçabilité.

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