« Les simili-carnés ne sont pas aussi durables que leurs promoteurs le prétendent et risquent de renforcer la domination des systèmes alimentaires par de grandes entreprises agroalimentaires, des régimes standardisés à base d’aliments transformés et des chaînes d’approvisionnement industrielles qui nuisent aux populations et à la planète », indique un rapport d’Ipes-food, un groupe d’experts indépendants qui alimente les débats sur la transition vers des systèmes alimentaires durables dans le monde.
Des technologies moins durables qu'elles le prétendent
Face à la production de viande, les tenants des protéines alternatives mettent en avant les technologies (viande cultivée, simili-carnés…) qui permettent d’éviter les gaz à effet de serre liés à l’élevage et donc en théorie plus favorables au climat. « Toutefois, les preuves de ces affirmations sont limitées et hypothétiques », selon Ipes-Food pour qui ces technologies ne semblent viables « que grâce au marketing incessant, aux déclarations trompeuses sur une pénurie mondiale de protéines et à la négligence des aspects essentiels de durabilité tels que la biodiversité et les moyens de subsistance ».
Cette focalisation sur les gaz à effet de serre néglige en effet les autres aspects de la durabilité tout en mettant sur un pied d’égalité l’ensemble des systèmes de production de viande entre les régions du monde, en dépit de différences significatives entre eux.
Sans compter que « le battage médiatique simpliste autour de la viande passe complètement sous silence le vécu des populations du Sud pour qui la viande et le poisson constituent une source durable de nutriments et de moyens de subsistance », rappelle Olivier De Schutter, coprésident d’Ipes-Food et rapporteur spécial sur les droits de l’homme et l’extrême pauvreté.
Un monopole des protéines aux mains de grandes firmes
« Les consommateurs bien intentionnés ne savent peut-être pas que les viandes alternatives appartiennent de plus en plus souvent aux mêmes géants du secteur de la viande qui sont liés à la destruction des forêts tropicales », explique de son côté Philip Howard, principal contributeur du rapport.
Le marché des protéines alternatives est en effet, aujourd’hui, aux mains de grandes entreprises qui combinent la production industrielle de viande et un nombre croissant d’alternatives, constituant ainsi des monopoles de « protéines » (JBS, Cargill, Tyson), tout en étant soutenu par ailleurs par des bailleurs de fonds comme Bill Gates (Microsoft), Sergey Brin (Google) et Richard Branson (Virgin).
Pour les experts, l’important est donc surtout de transformer l’ensemble de nos systèmes alimentaires, et non les produits, en cassant les monopoles, en promouvant la diversité chez les producteurs alimentaires et dans l’assiette, et en indiquant davantage l’origine des aliments.
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