Des éleveurs se sont tournés vers le crowdfunding pour financer l'achat d'animaux. Certains espèrent ainsi sauvegarder des races locales à faibles effectifs, à l'image de Benoît avec la Rouge flamande, comme ce dernier l'expliquait dans la même rubrique sur Web-agri il y a deux mois. D'autres, comme Sandrine, Philippe, Joël et Jordan veulent conforter l'activité de vente directe de l'élevage, voire derrière leur installation ou la transmission de l'exploitation.
Naisseurs-engraisseurs de veaux depuis plusieurs années sur l'exploitation familiale dans l'Orne, Sandrine et Philippe ont souhaité se lancer dans la transformation et la vente directe de viande bovine. « En 2018, nous avons commencé à transformer quelques Limousines pour tester le marché », expliquent-ils. Le « succès immédiat » de leur démarche leur montre « qu'il existe une réelle demande pour la viande de qualité ». De plus, « dans notre élevage, pas de souci de traçabilité, la transparence est totale ! », poursuivent-ils. La qualité est indispensable mais elle ne suffit pas : il faut accroître le nombre d'animaux vendus en direct pour que l'activité dégage du revenu !
Afin d'agrandir leur troupeau de bovins viande, le couple doit acheter des animaux et décide, pour cet investissement, de faire appel au financement participatif sur la plateforme Miimosa, sous forme d'un prêt de 20 000 € amortissable avec un différé de trois mois et un taux d'intérêt de 3,75 %. En plus de financer l'achat de cheptel, cette somme leur permet d'acquérir un camion frigorifique car, en complément de la vente à la ferme, les éleveurs envisagent de commercialiser leur production sur les marchés. En parallèle, il abandonne progressivement leur atelier de naissage-engraissement.
Transmettre une exploitation fiable et robuste.
« Nous souhaitons que nos enfants puissent continuer à travailler ensemble. D'ailleurs, notre fille aînée, actuellement au lycée agricole, veut reprendre la ferme. Ce projet nous permettra de transmettre une exploitation fiable et robuste. Nous avons déjà investi dans une chambre froide et un labo, l'abattage est externalisé, il ne nous manquait plus que le troupeau et le transport ! », se félicitent Sandrine et Philippe.
Achat progressif de cheptel à l'installation
Joël est lui aussi éleveur de Limousines, mais à Saint-Pierre de Chandieu dans le Rhône. Depuis quelque temps déjà, il fait de la vente directe dans deux magasins de producteurs à proximité de son exploitation, où il conditionne sous vide la viande qu'il fait transformer par un partenaire. Toutefois, avec ses 45 boeufs, 25 mères allaitantes et sa douzaine de veaux de lait (Joël les élève avec leurs mères et ils sont nourris exclusivement de leur lait ; les vaches pâturent presque toute l'année sur 80 ha de prairies et sont alimentées par du foin, du maïs et la luzerne, produits sur la ferme conduite en agriculture raisonnée, le producteur n'achetant aucun aliment à l'extérieur), il ne parvenait pas à satisfaire la demande croissante. Pour augmenter son cheptel bovin viande, il sollicite, comme Sandrine et Philippe, l'épargne citoyenne sur le site internet Miimosa. Avec le montant emprunté, 20 000 € également, il achète un troupeau d'une quinzaine de têtes.
Satisfaire une demande croissante.
Quant à Jordan, il s'est installé en hors cadre familial en 2018. Pour que perdure son élevage de Salers, race emblématique du Cantal plutôt atypique en Charente-Maritime, le cédant a choisi de vendre, au jeune homme, de manière progressive, le troupeau qu' « il a mis du temps à développer ». Son objectif : transmettre l'ensemble de son exploitation à Jordan, avec lequel il travaille depuis deux ans. Afin de payer les premiers animaux, le jeune repreneur a lancé une campagne de crowdfunding avec Miimosa, grâce à laquelle il a récolté 3 000 €. Ainsi, il a pu continuer l'activité de vente directe de son prédécesseur, qui lui a mis à disposition son magasin. Et surtout, ce « passionné d'élevage depuis le plus jeune âge a pu réaliser son rêve, devenir éleveur, à seulement 21 ans ! »
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