Débouchés. Terra Lacta livre 500 Ml à Savencia, dont 80 % sont valorisés en beurre AOP. Son cahier des charges est renforcé.
De la Loire-Atlantique à l’Aveyron, le groupe coopératif Terra Lacta collecte 600 Ml de lait de vache et 100 Ml de lait de chèvre. Même si un tiers des volumes provient de la Vendée, il est au cœur de la principale région française de déprise laitière. Entre 2017 et 2020, en lait de vache, sa collecte a baissé de 56 Ml, soit un recul de 8 %. C’est moins que la baisse des exploitations, qui est de 11 % (1 054 adhérents en 2020). « Le renouvellement des exploitations nous préoccupe depuis des années, affirme Jean-Yves Restoux, son président. Nous soutenons les jeunes installés par, entre autres, une garantie de marge de 15 €/1 000 l pour un maximum de 6 000 €. Elle est indexée sur l’indice Ipampa. Nous l’avons activée en mai (1). »
Un contrat avec Savencia jusqu’en 2030
Le contexte régional n’empêche pas son principal client, Savencia, d’investir plusieurs dizaines de millions d’euros dans le site de Surgères (Charente-Maritime) afin de développer le beurre et les caséinates. Depuis 2013, les deux acteurs sont liés par un contrat de dix-neuf ans. Terra Lacta avait trouvé dans le rapprochement avec l’industriel une porte de sortie à ses difficultés financières. Aujourd’hui, en lait de vache, il lui livre environ 500 Ml sur ses 600 Ml, principalement à Surgères. « Nous avons restructuré les outils en fermant deux sites en 2020 et nous massifions l’usine de Surgères, qui reçoit la majorité du lait de Terra Lacta, confirme Robert Brzusczak, un des dirigeants de Savencia. Nous optimisons ainsi sa zone de collecte. »
L’industriel organise son équation laitière autour de l’appellation beurre Charentes- Poitou, qui absorbe 80 % des volumes contractualisés. Première AOP beurrière française, elle est l’un des grands atouts de la région. Pas étonnant que Terra Lacta le fasse valoir auprès de son partenaire. Le 1er janvier, le gramme différentiel du taux butyreux a été augmenté de 0,6 € (à 3,5 €, contre 2,9 € auparavant). Au-delà de 4,5 g de TB, il est payé 4,5 €. De même, la coopérative a rediscuté avec Savencia la formule de calcul du prix de base. « Elle tient davantage compte de la valorisation de notre lait en matières grasse et protéique », indique Daniel Chevreul, le nouveau directeur, sans détailler.
La prochaine étape sera la négociation de primes liées à la révision du cahier des charges de l’AOP, actuellement instruite à Bruxelles. Il faut d’abord que les producteurs signifient leur engagement dans l’appellation. La flambée du prix du soja non OGM ne provoque pas pour l’instant leur engouement. Le nouveau cahier des charges introduit le sans-OGM.
Claire Hue
(1) Lire aussi L’Éleveur laitier n° 306 de mai 2021, p. 24.
Votre email professionnel est utilisé par les sociétés du groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters
et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici.
Consultez notre politique de confidentialité
pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits.
Notre service client est à votre disposition par mail : serviceclients@ngpa.fr.
Les anomalies génétiques qui impactent le troupeau laitier français
Le Herd-Book Charolais propose un outil pour prévoir la longévité des vaches
Les élevages bovin viande bio rentables, malgré seulement 0,05 €/kg de plus qu’en conventionnel
« Nous avons investi 1,1 M€ pour avoir une vie normale »
Les députés adoptent une série d'amendements attendus par les agriculteurs
L'Union européenne veut renforcer le soutien aux jeunes agriculteurs
Savencia et Eurial réduisent ensemble leur empreinte carbone
Forte tension sur les engrais azotés : les prix flambent en Europe
Qui sont les gagnants et les perdants de la Pac 2023-2027 ?
Comment inciter les éleveurs à se lancer en bio ?