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Sécheresse et système allaitantComment reconstituer ses stocks fourragers et à quel coût ?

Gérer son système fourrager devient de plus en plus compliqué avec les sécheresses récurrentes ces dernières années. L'Idele présente l'impact économique de quatre solutions envisageables pour reconstituer ses stocks en système allaitant. Distribuer de la paille ou du foin peuvent être des options à court terme mais qui sont vite coûteuses. À long terme, l’implantation de luzerne semble la meilleure solution d’un point de vue économique.

Ces dernières années, les sécheresses estivales ont nécessité une distribution précoce des fourrages et cela pendant plusieurs mois. Les stocks sont ainsi mis à mal et les éleveurs doivent trouver les moyens de les reconstituer. Plusieurs solutions existent, les impacts économiques de quatre d’entre elles ont été étudiés par l'Idele et le réseau d’élevage Inosys bovins viande Grand-Est, qui précisent que d’autres options existent pour faire face aux aléas climatiques mais qu’elles n’ont pas été chiffrées dans cette présente étude.

Deux solutions de court terme :

  • Utiliser la paille en complément au parc

Cette option nécessite une distribution supplémentaire de concentrés pour répondre aux besoins des animaux quand cela excède 15 jours, sinon elle peut compromettre les résultats techniques (problèmes de reproduction, au vêlage, etc…). « Dans notre cas type, il faut acheter 46 TMS de paille et consommer 28 t (343 kg/UGB) de concentrés supplémentaires pour compenser le manque d’herbe et maintenir les performances. La perte économique s’élève alors à 6 100 € (10 % de l'EBE). » 

  • Distribuer du foin

Cela permet de maintenir l’état et les performances des animaux, mais cette solution est coûteuse. « Dans notre cas type, il faut acheter 80 TMS de foin, soit 7 100 € (11 % de l'EBE)» (prix du foin qui peut en plus varier selon les années).

Cette semaine, deux éleveurs ont témoigné sur Twitter de leur façon de faire face au manque d'herbe. Stéphane Aurousseau, dans la Nièvre, distribue du foin depuis la semaine dernière à ses charolaises. Quentin B., en Haute-Marne, a lui opté pour des bottes d'enrubannés : 

Les auteurs de l’étude notent que ces deux solutions ne sont intéressantes que si les stocks ne sont que ponctuellement insuffisants.

Deux solutions de long terme ont été étudiées :

  •  Implanter de la luzerne

Elle apparaît comme la meilleure option parmi les quatre étudiées. « Sa capacité à faire des bons rendements, même en année chaude et sèche », présente un fort intérêt et explique l'essor de cette légumineuse. « Elle permet de réduire les achats de concentrés azotés pour l’alimentation hivernale et d’économiser du foin qui pourra être distribué l’été ». Dans l’élevage type étudié, 5,5 ha sont implantés pour un rendement de 8,5 TMS/ha en trois coupes ; ce qui permet de réduire le chargement de 0,1 UGB/ha. L’EBE diminue de 3 500 € (5 %).

  • Diminuer son cheptel

Réduire son cheptel est une solution envisageable mais qui va impacter durablement les résultats. Dans le cas type étudié, en réduisant le nombre de vêlages de 14 % (soit 7 vêlages en moins), l’exploitation reste autonome mais cela entraîne une baisse d’EBE de 6 500 € (9 %).

Quatre adaptations et leur coût
Quatre adaptations en cas de sécheresse et leur coût. (©Inosys Réseaux d'élevage)

Au final, aucune des quatre solutions ne permet de compenser économiquement la totalité des pertes de fourrages engendrées par les sécheresses successives. La luzerne apparaît comme la bonne option sur le long terme d’un point de vue économique. Les auteurs précisent également : « il n’y a pas une solution unique qui convient à tous, tous les ans, c’est la mise en place de plusieurs pratiques qui permettra de passer les années difficiles. »

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S'adapter aux sécheresses récurrentes

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