Une génisse sans signes extérieurs évidents présentait pourtant une infection suffisamment importante pour justifier deux interventions chirurgicales.
Voici le cas d’un veau sans histoire, en tout cas pendant ses premiers 45 jours. Mais, un lundi soir, cette génisse montbéliarde croisée bleue est retrouvée allongée de tout son long dans sa case. Elle est à 41 °C et en état de choc. Extérieurement le nombril n’attire pas l’attention, mais, à bien y regarder, il y a un petit peu de pus qui sourd par la cicatrice et, surtout, à la palpation, la veine qui relie le nombril au foie est très grosse, alors qu’on ne devrait plus la sentir.
Des abcès révélés à l’échographie
L’échographie le confirme. Elle met en évidence une paroi épaisse de la veine avec un contenu – certainement du pus – en quantité assez importante et qui remonte loin. Pour rappel, le nombril est composé de quatre tubes : le canal de l’ouraque qui relie le nombril à la vessie, deux artères qui sont autour et qui rejoignent l’aorte par la bifurcation iliaque et, vers l’avant, la veine ombilicale qui relie le nombril au foie où elle se jette dans de grosses veines. Chacune de ses structures peut être infectée et présenter des signes cliniques variables. Il faut retenir que les omphalites restent la troisième maladie du veau, avec une prévalence de 1 à 14 %. Les infections se font par des germes opportunistes de l’environnement au moment du vêlage et dans les jours qui suivent.
Dans notre cas, on tente un traitement antibiotique et anti-inflammatoire, on avisera de la suite selon la réponse de la génisse. Le lendemain, elle est debout ; on décide de l’opérer le vendredi. Cette décision fait suite à la présence à l’échographie des abcès, qui ne passeront pas tout seul. Cette génisse va forcément accuser un retard de croissance et risque d’être retrouvée morte un jour. Elle arrive en bonne forme à la clinique, le nombril ne coule plus du tout.
L’opération n’est pas facile puisqu’il y a deux abcès en communication : un premier dans la veine et le second enchâssé dans le foie et il n’est pas possible de les retirer. On marsupialise la veine, c’est-à-dire qu’on la tire le plus à l’extérieur possible et on la coud à la surface de la peau pour donner une chance aux abcès de se vidanger vers l’extérieur. Le résultat est assez décevant puisqu’en sectionnant la veine on a du tissu fibrosé et très peu de pus à couler. On essaie alors de faire un lavage sous pression, sans grand succès. En rendant la génisse, un peu de pus semble vouloir sortir. Le lendemain, l’éleveuse rappelle, inquiète de l’écoulement important : effectivement, une grande quantité de pus est sortie, c’est plutôt une bonne chose ! Mais, le mardi, en retournant la voir, l’abcès, vidé, s’est du coup éversé… Il ressort vers l’extérieur, est douloureux et congestionné. Mince…
On la reprend chirurgicalement l’après-midi même. On enlève donc le premier abcès, facilement puisque déjà sorti et on s’attaque à celui qui est dans le foie. Sa taille a diminué, il fait quand même plus d’un doigt de profondeur à l’intérieur du foie, et son accès est beaucoup plus aisé. On le coupe au plus près du foie, on le nettoie bien, on retire une grande quantité de du pus et des débris, et on referme comme on peut… La génisse est restée sous antibiotique et anti-inflammatoires pendant dix jours, au cours desquels elle est suivie par échographie. La coque de l’abcès dans le foie est toujours visible, mais sans contenu. L’éleveuse est satisfaite et trouve qu’elle a beaucoup grossi depuis, son poil est bien plus beau et elle est en forme. On n’y croyait pas, le pronostic était sombre, mais parfois ça vaut le coup de tenter !
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