Les 10 clés de la réussite du pâturage avec un robot de traite

Allier performances techniques et économiques en présence d’un robot de traite durant la période de pâturage est tout à fait envisageable à condition d’avoir bien réfléchi à l’accessibilité des prairies et de rester constamment vigilant sur l’alimentation du troupeau. Voici 10 conseils pour pâturer sereinement en traite robotisée :

1- Respecter la transition alimentaire pour une bonne mise à l’herbe

Une mise à l’herbe se fait quand celle-ci recommence à pousser : autour de 200-250°cumulés, hauteur 4 à 6 cm d’herbe. En effet, cela favorise une transition en douceur pour la flore du rumen. Durant cette période, la ration à l’auge peut être accompagnée d’argile bentonitique ou de bicarbonate de soude.

2- Conduire un pâturage intensif

Les animaux doivent impérativement manger de l’herbe de qualité riche en protéines, c’est-à-dire pâturée au bon stade.

Pour cela, les rotations doivent se faire sur une période d’au moins 17-21 jours. Il est souvent conseiller de conduire le pâturage en « paddock » de moins de 2-3 jours, de taille proportionnelle à celui du troupeau. En cas d’une trop grande présence d’herbe, inclure une partie de la surface dans un plan de fauche. Favoriser la présence de légumineuses dans les prairies par la gestion du pâturage et de la fertilisation raisonnée en azote.

3- Se méfier de l'azote soluble

L’herbe jeune est riche en azote soluble, attention à la présence d’urée alimentaire dans les rations.

4 - Gérer les horaires d’ouverture

Il est difficile, voire impossible de faire un pâturage 24/24 avec la présence d’un robot de traite dans un bâtiment. La présence d’une ration mélangée à l’auge est indispensable à hauteur de 50 à 75 % de l’ingestion.

Le plus souvent, nous parlons de pâturage de jour. En effet, les vaches disposent de la ration à l’auge la nuit. L’intérêt également est de ne pas trop perdre en nombre de traites/jour.

Il est souvent conseillé d’autoriser la sortie du bâtiment entre 8 h jusqu’à 16-17 h, après une traite récente.

5 - Apporter des fibres efficaces

La présence de foin de luzerne, paille de blé ou triticale… est indispensable à l’auge, afin d’avoir une bonne structure de ration. Cela est d’autant plus important en période de pâturage, puisque l’herbe n’apporte aucune activité mécanique au niveau du rumen.

6 - Favoriser un aliment appétent au robot

Se trouvant moins dans le bâtiment, les vaches doivent disposer d’un aliment appétent au robot de traite pour maximiser les passages.

Pour cela, l’utilisation de tourteau de soja 48 en tant que correcteur azoté peut être intéressante. Des exhausteurs de goût existent également pour les aliments spécifiques robot.

7 - Saturation des robots

Afin de favoriser un passage maximal des animaux, il est primordial de ne pas saturer les robots. En effet, l’instinct de traite et de retour au robot durant la journée est moins vif.

Avec du pâturage, il est plutôt conseillé de ne pas dépasser 55 VL par robot, ce qui peut aller à l'encontre des objectifs pour rentabiliser l’investissement. Dans certains cas, il est aussi intéressant de mettre le robot en priorité traite et non alimentation, afin d’intensifier son fonctionnement.

8 - Le bâtiment

La stabulation ne doit pas se trouver loin des pâtures afin de favoriser un retour facile et rapide des animaux durant la journée. Les chemins devront être aménagés en conséquence.

9 - Le ramassage des animaux

En fin de journée, il est impératif d’aller chercher et de faire rentrer les derniers animaux aux bâtiments. Si nous gardons pour exemple une fin d’autorisation de sortie de 17 h, il est primordial d’aller chercher les derniers animaux pour 18 h 30.

Petit conseil, une distribution de la ration en fin d’après-midi favorisera également le retour des animaux vers le bâtiment. Selon la situation, il serait également intéressant de parler d’affouragement en vert, afin de faire ingérer plus d’herbe aux animaux, et ainsi acquérir toujours plus d’autonomie alimentaire.

10 - Les pattes encore et toujours 

Bien évidemment, au robot, la santé des pattes reste essentielle. Si elles boitent, elles marchent mal, et dès lors il est difficile de leur demander d’aller pâturer au mieux et de revenir deux à trois fois par jour se faire traire. Prévention acidose et parage deux fois par an restent très importants.

 Exemple de ration en Montbéliardes (saison 2015)

Ration à l'auge + pâturage + plan de complémentation au robot.

Elevage de 50 vaches montbéliardes à 26,1 kg de lait, 6,1 mois de lactation, 39,9 g/l de TB, 33,6 g/l de TP.

Ration quotidienne par vache laitière à l'auge (11,2 Kg de MS/VL/j)

+ Pâturage (6,5-7 Kg de MS/VL), cycle de 18-21 jours

+ Tourteau de soja 48 et céréales au robot de traite

Reformulation de la VL avec un mélange composé à 75 % de céréales fermières et 25 % de tourteau de Soja

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