Les agriculteurs devraient dégager un revenu global avant impôt de 26,1 milliards d'euros cette année, sur une production hors subventions estimée stable à 74,6 milliards d'euros, d'après les prévisions publiées mardi par l'Insee. Le revenu agricole bénéficie d'une baisse de 2 % des dépenses de production (aliments pour animaux, énergie, engrais) et d'une nette hausse des subventions, qui avoisinent 10 milliards d'euros.
La production végétale baisse en volume, mais s'apprécie de 3,4 % en valeur, à 44,1 milliards d'euros, grâce aux bonnes récoltes de blé et d'orge et aux hausses de prix du colza, du tournesol, de la pomme de terre et des fruits et légumes. En revanche, les productions de maïs et de betterave sont en net recul.
L'élevage suit la tendance inverse, avec un volume de production en hausse, mais une valorisation en déclin de 4,5 % à 25,7 milliards d'euros, lestée par les baisses de prix prononcées du lait et du porc. La valeur de la production laitière diminue ainsi de plus de 10 %, et celle des produits porcins de plus de 6 %, selon les données publiées sur son site internet par Agreste, le service statistique du ministère de l'agriculture.
Le ministère, qui publiait d'ordinaire en décembre une première estimation du revenu agricole moyen par exploitation et pour chaque catégorie de producteurs, a décidé d'en reporter la diffusion à l'été suivant à compter de cette année, en raison d'erreurs récurrentes ayant entraîné d'importantes corrections.
Après « l'effondrement » de 2012 et 2013, puis la reprise amorcée en 2014, « les revenus de l'année 2015 sont identiques aux niveaux de 2011 », commente l'Assemblée permanente des chambres d'agriculture (APCA) dans un communiqué. « Pour la première fois », le ministère « n'apporte pas d'éclairage sectoriel », alors que « l'année 2015 est marquée par une crise sévère dans le domaine de l'élevage et aussi par des tensions importantes sur les cours des grandes cultures », ajoute l'APCA.
Pour l'union des producteurs de grandes cultures (céréales, oléagineux, protéagineux) Orama, l'estimation de l'Insee est même « incompréhensible ». L'association affirme dans un communiqué que le revenu moyen de ses membres sera « pour la troisième année consécutive (...) au plus bas de l'échelle » et qu'il « avoisinera zéro avant impôts et cotisations ».
La FNSEA estime pour sa part que l'annonce d'« un revenu prévisionnel en hausse est une véritable provocation » et que « cette publication de décembre n'a plus lieu d'être. »
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