Si les éleveurs français du réseau EDF sont au-dessus de la moyenne nationale en longévité (2,8 lactations par vache contre 2,5), ils restent moins bons que leurs voisins européens. Mais alors comment font ces pays qui culminent en quantité de lait par carrière ? Focus sur les chiffres.
Augmenter le nombre de lactations par vache permet d’améliorer la rentabilité de l’atelier lait, on l’a vu dans le précédent article « Garder ses vieilles vaches pour profiter des bénéfices de l’ancienneté ». Les chiffres 2023 du réseau de producteurs laitiers européens EDF (European Dairy Farmers) nous permettent de mettre le doigt sur ce point : la France a de moins bons résultats en longévité.

La meilleure illustration est le lait carrière : les élevages français produisent 27 000 litres par vache, contre 32 à 36 000 litres dans le paquet de tête. 7 000 litres de moins, soit 25 %. Le chiffre laisse à réfléchir. L’Autriche atteint même 39 000 litres par vache !


En pratique, 2 raisons expliquent ce décalage :
- la France élève trop de génisses,
- et réforme des vaches qui auraient fait une lactation de plus.
Le taux de réforme est très élevé, 37 %, malgré une productivité dans la moyenne.


Quelles pistes pour chouchouter ces « bonnes mémères » dans votre troupeau
Focus sur la reproduction…
Le suivi de la reproduction avec un vétérinaire et l’utilisation d’outils de monitoring a permis, ces dernières années, d’améliorer les critères de réussite. La conduite d’un lot prépa-vêlage spécifique, ration et logement dédiés, limite les soucis métaboliques autour du vêlage.
…et la santé des pattes
Les boiteries réduisent drastiquement la longévité des vaches. La douleur et l’inflammation générées, même par des boiteries d’apparence modérées, limitent les déplacements. La vache mange moins, boit moins, exprime moins ses chaleurs… Le confort des aires de vie est essentiel. Le parage préventif est un complément efficace.
Les bons choix génétiques
Si l’héritabilité de la longévité est faible (5 %), sélectionner des vaches dotées de bons aplombs et de bonnes qualités mammaires est favorable à la prolongation de la vie de l’animal. La sélection génomique est un accélérateur de progrès dans ce domaine. En croisement la longévité est un des premiers critères améliorés, autour de 150 à 200 j de plus (études internationales). C’est la combinaison des meilleurs résultats de fertilité et de santé, au détriment de la productivité.
Mais surtout les fondamentaux : ration équilibrée et confort
Les élevages, ou les vaches vieillissent, n’ont pas de solutions miracles. Ils appliquent les classiques :
- Une alimentation équilibrée et respectueuse des besoins physiologiques de la vache. Une eau en quantité et de bonne qualité (propreté des abreuvoirs…).
- Le rythme physiologique de la vache doit être respecté autant que possible. Les facteurs qui perturbent ce rythme seront, immanquablement, de nature à réduire la longévité. Pour cela, les conditions de logements sont fondamentales : une circulation aisée, pas de sol glissant, pas de surdensité ou de concurrence, un accès à l’auge et aux abreuvoirs facilité… et une ventilation efficace des bâtiments (température, humidité…), limitant tout risque de stress thermique,
- Une atmosphère calme pour des animaux placides. Les vaches n’aiment pas les changements.
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