Les vaches françaises font 2,5 lactations de moyenne, c'est trop peu. Surtout quand on sait que les 3e et 4e lactations sont les meilleures. Moins de génisses à élever, meilleure efficacité alimentaire, plus de lait produit par jour de vie... les intérêts à garder ses « veilles cocottes » sont nombreux.
De nombreuses études montrent, en France et à l’étranger, que la longévité des vaches laitières est un facteur qui compte dans la rentabilité des exploitations laitières. Malgré tout, en France, la longévité moyenne des vaches laitières est courte : 2,5 lactations pour 5,8 ans d'âge (chiffres Idele/Eliance 2022). Le constat est sans équivoque : bon nombre d’élevages ne profitent pas des bénéfices de « l’ancienneté » !
Sur les dernières années, il y a très peu d’évolution. Les primipares représentent 35 % du troupeau, les 2e lactation 27 %, les 3e lactation 19 % et les 4e et plus, 19 %. Les chiffres sont stables depuis 10 ans : 60 % des vaches n’atteignent pas la 3e lactation !
Le progrès génétique, en particulier en Holstein, est rapide. Il améliore le potentiel de production, la conformation et les fonctionnels. Alors pourquoi faut-il conserver des vieilles vaches ? Elles ont de moins bons index, forcément… mais elles ont aussi des qualités.
La première est le lait produit sur la lactation (en lactation standard) : la 3e lactation est la meilleure dans les 3 races principales, en kg de lait bruts par vache. La 4e lactation est juste derrière et au-dessus de la 2e, c’est dommage de ne pas la valoriser. La 5e est équivalente à la 2e lactation. Cela tempère un peu la pression de sélection. Oui les génisses et les jeunes vaches accélèrent le gain génétique, mais il faut le valoriser sinon ce gain reste un gain potentiel.
Quels avantages à conserver plus de vieilles vaches ?
Réduire le nombre de génisses à élever
Les élevages dont les vaches restent productives plus longtemps ont besoin de moins de génisses de remplacement, et de moins d’animaux au total en se projetant à volume constant. Moins de fourrage, moins de surface de bâtiments nécessaires…
Améliorer l’efficacité alimentaire
Les vaches adultes, ayant atteint leur pleine maturité en 2e lactation, n’ont plus de besoins de croissance à satisfaire. L’efficacité alimentaire s’améliore. Elles produisent davantage de lait par kg de ration consommée. Une vache Holstein en 4e lactation produit 1755 kg de plus qu’une primipare, c’est 1813 litres en plus pour cette vache en 4e lactation, un peu plus de 800 € (en considérant un prix du lait à 450 €/1000 l toutes primes incluses). En conservant 5 vaches en 4e lactation, à la place de 5 primipares, ça représente un peu d’argent…
Augmenter le lait produit par jour de vie
Plus une vache vieillit, plus il est facile d’amortir le coût d’élevage d’une génisse. En réformant précocement de nombreuses vaches, cela laisse peu de temps pour rentabiliser une génisse. Pour un coût d’élevage d’une génisse de 1500 €, si elle produit 2,5 lactations, c’est 600 € par an. Avec une lactation de plus, seulement 430 €. Il est parfois plus facile de la rapporter au lait carrière : 1500 € pour 25 000 litres livrés, c’est 60 €/1000 l de coût d’élevage de la génisse, avec 30 000 litres livrés, ce coût descend à 50 €/1000 l.
Réduire l’empreinte carbone
En réduisant la part d’animaux improductifs mais aussi en favorisant une meilleure efficacité alimentaire, l’augmentation de la longévité diminue la production des gaz à effet de serre à l’échelle du troupeau.
Oui aux « vieilles cocottes »
Avant toute chose, il faut connaître les motifs de réforme. C’est un premier pas pour gagner sur la longévité de son troupeau. En pointant sur 2 ans par exemple, quelles étaient les réformes ou sorties de vaches subies, inévitables, et quelles étaient les réformes qui auraient pu être repoussées d’un an ? Si toutes les réformes sont réellement subies (>30 %), il faut maintenir le renouvellement élevé pour compenser. Mais à moyen terme, il faut allonger la longévité.
En 2022, près d’une réforme sur 3 est liée à un problème de reproduction (source BTPL réseau Ecolait). Les boiteries sont la 2e cause. Les problèmes liés à la santé de la mamelle ont beaucoup diminué. Il n’y a pas de recettes miracles pour faire vieillir les vaches. Plutôt des choses classiques : du confort et des rations stables sur l’année et bien calées, notamment en phase prépa-vêlage et en début de lactation.
Votre email professionnel est utilisé par les sociétés du groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters
et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici.
Consultez notre politique de confidentialité
pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits.
Notre service client est à votre disposition par mail : serviceclients@ngpa.fr.
Grâce à une rampe de chargement, Patrick Feuillet paille « avec un seul tracteur »
Le géant Lactalis marche sur des œufs
New Holland, McHale, Kubota, Kuhn… Les éleveurs font le plein de nouveautés au Sommet
Neuf laiteries au-dessus des 500 € de prix annuels
Le bateau laitier de Terrena veut s’arrimer au paquebot Agrial
La FNSEA appelle à « une grande journée d'action » le 26 septembre
Comment préparer une vache à la césarienne
Face à une perte de compétitivité inédite, accompagner davantage les agriculteurs
Retraite agricole : les réponses aux questions que vous vous posez
Le Grand Ouest met la main à la poche pour la recapitalisation bovine